Il ne se passe pas un mois sans qu’on puisse au petit matin respirer à Paris l’odeur âcre de l’incendie d’un entrepôt survenu en Ile de France. Il est vrai que dès le début de la matinée le bruit de fond olfactif est recouvert par les vapeurs d’essence. Les AIRPARIF et équivalents ne notent jamais à la suite de ces incendies industriels de pollution significative ou mesurable de l’atmosphère francilienne. Calés sur le dioxyde d’azote et d’autres paramètres usuels de la pollution automobile, ces organismes officiels n’ont ni les moyens, ni les instructions de veiller à détecter dans l’air les polluants issus de la combustion sauvage de matériaux divers pleins de brome, de PVC, de composés organiques volatils ou de molécules chimiques non identifiées.
Vue l’émergence de la pollution de l’environnement par résidus médicamenteux, l’incendie de l’entrepôt de la CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques) ne peut pas se résumer au constat selon lequel « 15.000 m2 d’un entrepôt de produits pharmaceutiques sont partis en fumée ». Qu’y avait-il dans les fumées ? Quels sont les effets des retombées atmosphériques des fumées sur les sols agricoles, sur les eaux superficielles et plus généralement sur la santé ? Telles sont les questions auxquelles les pouvoirs publics devraient s’attacher à répondre dans le cadre d’un suivi environnemental de cet incendie.
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