Le scandale des lâchers de ballons
La mer Méditerranée est la plus polluée d’Europe par les déchets flottants ou immergés. En conséquence, le lâcher de ballons organisé par l’école Joseph-d’Arbaud à Carnon près de Montpellier depuis un bateau de promenade est une absurdité pédagogique et écologique. C’est du jamais vu ! Les élèves ont été incités à larguer dans le ciel une poubelle multicolore qui va aller rejoindre dans les plus brefs délais les eaux marines. Les ballons, les fragments de ballons et les liens sont ingérés par les mammifères marins, les tortues marines et les oiseaux de mer ou mutilent les poissons. Ces déchets constituent un risque mortel pour la biodiversité marine. Il s’agit d’un abandon de déchets qui est sanctionné par le Code de l’environnement. L’ONG Robin des Bois se réserve le droit de porter plainte à l’égard du Directeur de l’école primaire et de tous ceux qui ont organisé et mis au point cet évènement navrant.
Téléthon : un déchet n’est pas un don
Rien n’y fait. Malgré des communiqués, des courriers, beaucoup de pédagogie et les engagements du Grenelle de la Mer, les comités locaux du Téléthon continuent à envoyer des déchets dans le ciel, imités et précédés par des dizaines d’autres lâchers à vocation charitable ou commerciale. Robin des Bois redit que les ballons envoyés par des ballots dans le ciel et transportés par le vent sont des dons toxiques pour les oiseaux, les poissons, les mammifères marins et les tortues marines.
Lettre ouverte à Adriana Karembeu
Madame,
Vous êtes ambassadrice de la Croix-Rouge et animatrice de la quête annuelle qui se déroulera du 5 au 11 juin.
A cette occasion, la Croix-Rouge a l’intention d’organiser des lâchers de ballons (*). Or ces manifestations lâchent dans le ciel et abandonnent au gré du vent des déchets de plastique ou de latex qui en fin de vie polluent l’environnement et peuvent avoir des impacts sanitaires négatifs ou mortels pour les oiseaux, les poissons et les mammifères marins. En effet, les épaves de ballons, leurs fragments et accessoires amerrissent souvent ou s’incrustent dans les forêts ou les champs. La biodégradabilité des nouveaux modèles de ballons telle qu’elle est annoncée par les marchands du temple est une imposture publicitaire qu’aucun certificat ou recherche ne peuvent attester. Les ballons sont gonflés avec un gaz toxique, l’hélium, produit dans des usines dangereuses assujetties à la directive Seveso. Les pigments qui servent à colorer et à imprimer les ballons sont eux aussi persistants.
Ça retombe toujours de Là-Haut
Communiqué du 28 juillet 2009 et réponse de Walt Disney Studio
Robin des Bois demande aux préfets et aux promoteurs du film des studios Disney/Pixar, « Là-Haut » d’interdire les lâchers de ballons ou d’y renoncer. Certaines de ces publicités sont prévues demain pour la sortie en France du film d’animation.
Il est désormais connu que ces lâchers sont des dispersions de déchets qui s’achèvent au gré des courants atmosphériques dans les forêts et en mer. Une fraction non négligeable des macrodéchets retrouvés sur le littoral ou dans les appareils digestifs des mammifères marins et des oiseaux provient des épaves des ballons.
Décembre, le mois des déchets dans le ciel
Regardez les s’envoler ces grappes de ballons commémoratifs, festifs et revendicatifs avec leurs couleurs chimiques, les rubans synthétiques, les parures d’artifices, et l’hélium d’Air Liquide ; ils vont finir quelques jours après dans les fleuves, en mer et sur la plage, éclatés et blafards, siglés et paraphés, dégoulinant de bonnes intentions et de messages vains, agglutinés à cette marée de déchets que se tuent à ramasser jour après jour les équipes de professionnels du rivage ou qui tuent jour après jour oiseaux, tortues marines, et poissons leurrés.
Explosition de ballons en Manche Nord – 2008
Le 31 décembre 2007, sur 2 km de littoral français, Robin des Bois a ramassé 31 fragments de ballons orange, 28 de jaune, 26 de rouge, 17 de violet, 16 de rose, 14 de bleu, 14 de vert, 13 de blanc et 2 de gris, plus 7 fragments de ballons publicitaires et des attelages de plusieurs ballons de divers coloris. C’était la marée de décembre, mois des fêtes, des kermesses et de Noël. La laisse de mer nourrit de nombreux oiseaux comme les gravelots à collier interrompu et des animaux terrestres comme les lapins. En plus de trier les déchets, ils doivent faire attention aux seringues.
Reportage Charlotte Nithart et Jacky Bonnemains, Robin des Bois.
Les lâchers de sacs plastique
Robin des Bois attire l’attention depuis plusieurs années sur les risques environnementaux des lâchers atmosphériques de ballons évènementiels. L’Association Française contre les Myopathies (AFM) a bien voulu en janvier 2006 relayer auprès de ses comités départementaux nos inquiétudes et informations sur les effets négatifs des lâchers de ballons. Malgré cet effort, des bénévoles à travers le territoire français et en bord de mer persistent à programmer des lâchers de ballons. Selon le responsable du comité départemental de la Manche, ils constituent 30% des recettes des manifestations locales et font rêver les enfants quand ils reçoivent des messages après que des ballons dédicacés aient atterri aux Pays-Bas, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Bretagne. Or les ballons polluent et tuent quand ils tombent du ciel et sont avalés par les tortues de mer, les requins, les mammifères et les oiseaux marins. Il n’y a rien là qui puisse faire rêver et nous réitérons auprès des comités locaux du Téléthon et de toute autre entité s’apprêtant à fêter, à inaugurer, à commémorer ou à lancer quelque chose de renoncer à cette pratique dépassée. Le Téléthon ou les promotions de quinzaines commerciales ne sont pas les seuls concernés : à Saint-Nazaire, Gaz de France vient de baptiser son méthanier Provalys avec des milliers de ballons verts et blancs envolés vers l’océan Atlantique.
Du pognon, pas des ballons
Sujet : lâcher de ballons.
Suite au communiqué de Robin des Bois sur les lâchers de ballons, “le ciel n’est pas une décharge”.
L’association demande aux municipalités et aux préfectures d’interdire les lâchers de ballons ” porteurs d’espoir ” qui sont organisés samedi dans le cadre du téléthon. Cette demande s’applique particulièrement aux communes littorales. En fait d’être porteurs d’espoir, les ballons explosés ou dégonflés retombent en mer, s’ajoutent aux déchets de plastiques et sont susceptibles de nuire par ingestion aux oiseaux, aux poissons et aux mammifères marins.
Le ciel n’est pas une décharge
En France, un million de ballons s’envole chaque année dans le ciel pour célébrer des causes qu’elles soient bonnes ou mauvaises – anniversaires, promotions, appels publics, festivités… Cette manie d’envoyer des déchets dans l’air ne faiblit pas, malgré la somme des informations sur les débris de ballons en latex ou en plastique retrouvés en mer ou dans les estomacs d’espèces marines et les nids d’oiseaux.
Les ballons en latex fabriqués en Asie, transportés en Europe par porte-conteneurs, sont gonflés à l’hélium produit par Air Liquide à partir du gaz naturel ; ils constituent une gêne ou un risque réel pour la circulation aérienne. 70% montent en quelques heures à 8 km et explosent. Les fragments retombent sur terre et en mer. Les autres se dégonflent en cours d’ascension et retombent dans un périmètre de quelques dizaines de km2. Les ballons de la fête et de l’espoir rentrent dans le régime alimentaire et les tubes digestifs des dauphins, des tortues, des cachalots, des requins, et des oiseaux.