Vers un nouveau Tchernobyl ?
28 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, l’Ukraine est confrontée à un chaos politique. Dans ce contexte, la question du fonctionnement de l’industrie nucléaire ukrainienne est dangereusement mise de côté. Il y a 15 réacteurs nucléaires en Ukraine, tous alimentés par du combustible venu de Russie. Ils ont été conçus dans les années 60-70 et ne sont pas conformes aux normes de sécurité et à la réglementation aujourd’hui en vigueur en Ukraine. En 2012, le gouvernement ukrainien a décidé de prolonger de 20 ans l’exploitation de 11 de ses plus vieux réacteurs qui devaient être arrêtés à partir de 2015. Compte tenu des actuelles difficultés politiques et financières, on doute que les fonds nécessaires seront disponibles. D’importants investissements sont indispensables pour garantir la protection radiologique des travailleurs chargés de l’adaptation des sites de même que la sûreté des réacteurs au-delà de la durée de vie initialement prévue. Les prolongations d’activité des réacteurs sont financées par la communauté internationale en particulier la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD). Ces extensions d’exploitation n’ont pas fait l’objet d’enquête publique quant à leur impact environnemental et ne sont pas conformes à la Convention d’Espoo sur les impacts sanitaires et environnementaux des projets industriels dans un contexte transfrontière.
Livraison de combustibles nucléaires au Japon. Position de Robin des Bois
La nouvelle autorité de sûreté nucléaire japonaise (NRA – Nuclear Regulation Authority) est considérée comme indépendante. Elle publiera cet été 2013 un recueil de règles fondamentales de sûreté et prescrira des travaux génériques ou particuliers à chacun des sites nucléaires de l’archipel.
Ces améliorations préventives prendront plusieurs mois ou quelques années. Elles seront réalisées à la condition préalable que la volonté politique de relance du nucléaire soit affirmée et acceptée par la société civile.
Le cercle des déchets disparus dans le Pacifique
1 – Le voyage
Après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011 sur la côte Est du Japon, Robin des Bois avait sonné l’alarme sur l’invasion de l’océan Pacifique par les déchets de la catastrophe et sur leur trajectoire circulaire. Robin des Bois avait en outre prédit qu’un courant marginal emmènerait des déchets vers l’Alaska. Deux ans après, ces prévisions se confirment et les Etats riverains du Pacifique Nord commencent à prendre conscience de la gravité et de l’amplitude du problème.
Fessenheim : on la ferme ou pas !
En tout état de cause, une décision immédiate sur la fermeture ou la prolongation de l’exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim est impérative. Fessenheim ne fabrique pas de la tisane. Les opérateurs et les sous-traitants sont responsables de la manipulation de combustibles radioactifs et de la surveillance de la fission nucléaire.
MSC Flaminia : lever le doute sur la radioactivité
MSC Flaminia
Communiqué n°4
L’inspection du porte-conteneurs accidenté avant la traversée du détroit du Pas-de-Calais et de la Mer du Nord aura lieu dans les prochains jours.
Des experts allemands accompagnés de spécialistes anglais, hollandais et français examineront l’état du navire, des conteneurs et des cargaisons.
Robin des Bois souhaite que cette expertise soit complétée par un diagnostic radiologique du navire. Des centaines de conteneurs sont endommagés et l’affréteur du MSC Flaminia, Mediterranean Shipping Company (MSC), est connu pour transporter occasionnellement des matières radioactives. Il est aussi connu pour son manque de transparence quand il s’agit de publier en cas de nécessité l’inventaire des marchandises transportées. En novembre 1997, le MSC Carla s’est cassé en deux au large des Açores, il se rendait du Havre à Boston. MSC a gardé le silence sur la nature des cargaisons et c’est trois jours après l’accident que la Direction française de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN) a annoncé que trois sources radioactives scellées destinées aux hôpitaux américains étaient embarquées à bord du MSC Carla ; elles ont sombré avec la partie avant tandis que la partie arrière était remorquée jusqu’aux îles Canaries.
Incendies en Russie
Eté 2012. Les feux de forêt se développent en Sibérie. La région de Tomsk est touchée. Un des foyers est situé à 28 km au Nord du site nucléaire de Tomsk 7, dans le secteur impacté par l’accident majeur survenu en 1993 (1). Les flammes remobilisent la radioactivité résiduelle accumulée sur les sols, dans les arbres et dans les tourbières et les fumées la transportent sur de longues distances au grè des courants atmosphériques.
En été 2010 et 2011, des incendies de forêts s’étaient déclarés autour du site nucléaire accidenté de Mayak et en 2010 le site secret d’Arzamas 16 avait été encerclé par les feux (2).
Dans la ville interdite de Tomsk-7
Introduction
En avril 2012, une délégation du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire s’est rendue à l’invitation des Autorités russes dans la ville interdite de Seversk. En fait, Seversk (la ville du Nord) ne porte ce nom que depuis quelques années neuves. Son vrai nom, c’est Tomsk-7, la ville et le complexe atomiques des architectes, des scientifiques et des militaires de Staline. Dans ce haut lieu de la guerre froide, la délégation française a reçu un accueil scrutateur et chaleureux.
Grand froid. Résisteront-elles ?
Les longues périodes de refroidissement climatique ont été exclues par EDF et les autres exploitants d’installations nucléaires des Evaluations Complémentaires de Sûreté post-Fukushima.
Du plutonium pour les martiens
Quelles que soient les formes de vie sur la planète Mars, elles vont, si la mission Mars Science Laboratory Curiosity arrive à son terme, devoir faire avec du plutonium 238 produit par les laboratoires américains de recherche atomique. Le lancement de la mission MSL devrait avoir lieu samedi 26 novembre 2011 depuis Cap Canaveral.
Le générateur radio-isotopique au plutonium fournira de l’énergie au robot Curiosity qui après 23 mois d’activités et d’exploration deviendra un Véhicule Hors d’Usage abandonné sur le sol de Mars avec tout un tas de déchets de laboratoire et ses 4,6 kg de 238Pu. La demi-vie de 238Pu est de 87,7 ans. 264 ans après sa production, il dégage encore 12,5 % de sa radioactivité initiale. Si dans le siècle à venir Mars fait l’objet d’une colonisation expérimentale, les pionniers risqueront d’être exposés à une contamination radioactive d’origine humaine datant de 2012 ou de 1975 avec l’atterrissage des sondes Viking. Sans oublier que le sol et l’atmosphère de Mars ont été empoisonnés par le crash d’au moins 5 autres sondes alimentées chacune par une batterie au plutonium de plusieurs centaines de grammes.
Un EPR TGV
Le préfet de Haute-Normandie est un militant de l’EPR, son serviteur zélé et impatient. Il vient de claironner en écho aux affirmations de Monsieur le ministre de l’Industrie que l’enquête publique sur le projet de réacteur du type EPR à Penly en Seine-Maritime allait commencer dans deux à trois semaines.
On ne peut plus parler de projet, Monsieur le préfet de Haute-Normandie en a la certitude et va plus vite que le public : « le début de l’enquête publique signe le début du chantier ». Ça a le mérite d’être clair. Et un arrière goût de seventies quand les prédécesseurs de l’EPR commençaient à s’installer en force sur le littoral normand, à Flamanville, à Paluel et enfin à Penly.