Les boues de l’avant-port de Cherbourg sont aussi radioactives. C’est à croire que la Direction Départementale de l’Equipement de la Manche n’a jamais entendu parler des réacteurs nucléaires de Flamanville, de la Cogema dans la presqu’île de La Hague, de l’arsenal de Cherbourg, site de construction et de désarmement des sous-marins nucléaires.
Si elle avait eu connaissance de ces sources, la DDE, maître d’oeuvre du dragage de l’avant-port de Cherbourg, bassin semi-confiné jamais dragué depuis 30 ans et réceptacle stagnant des rejets en transit des industries locales spécialisées dans le nucléaire aurait pris en compte la radioactivité.
La DDE a le culte du secret. Encore plus que la Marine Nationale qui en 1993 dans le cadre du dragage de ses bassins avait délivré quelques informations vagues sur la présence d’une radioactivité artificielle, hors retombées atmosphériques, dans les boues de dragage.
Depuis 1998, Robin des Bois a demandé à plusieurs reprises que les paramètres radioactifs soient inclus dans les analyses préalables au dragage. Il n’en a rien été -quand bien même ” selon les informations disponibles sur les sources de contamination ponctuelle ou diffuse, d’autres paramètres sont susceptibles d’être mesurés, comme les radionucléides (*) “. Dans le même esprit, les phosphates, nitrates, les kystes de plancton toxique, les hydrocarbures totaux n’ont pas été analysés.
Le dragage de l’avant-port de Cherbourg est conçu par la DDE comme une simple action de voirie portuaire destinée à l’amélioration de la circulation et du parking des bateaux. Couplé à l’immersion des boues, il contribuera au renforcement de l’insalubrité du milieu marin et littoral en baie de Seine et dans la Manche nord.
En plein centre ville, cet acte anti-écologique devrait faire l’objet de visite par toutes les écoles de Cherbourg et des environs ; montrer aux enfants en s’entourant de toutes les garanties de sécurité la texture, la nature, les couleurs et les odeurs des boues de dragage avant le rejet en mer aurait un intérêt pédagogique.
(*) circulaire n° 2000-62 du 14 juin 2000 relative aux conditions d’utilisation du référentiel de qualité des sédiments marins ou estuarien présents en milieu naturel ou portuaire défini par l’arrêté ministériel.
Imprimer cet article