CITES : 40 ans et plus toutes ses dents

4 mars 2013

Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2013 – Bangkok

Lors de sa signature il y a 40 ans, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction était visionnaire comme l’ont souligné les discours prononcés à Bangkok à l’occasion de l’ouverture de sa 16ème session plénière. Aujourd’hui elle est retardataire. Elle est déconnectée des contaminations chimiques et radioactives de la faune sauvage, des perturbations climatiques, des chaos politiques et des transhumances humaines qui accélèrent la vitesse d’extinction de la biodiversité.

En 40 ans, la CITES s’est fourvoyée dans des stratégies perdantes et a cédé aux sirènes des missionnaires de la chasse sportive et exotique. Ils prêchent que les Winchester et les autres armes de destruction sont les garants de l’avenir de la faune sauvage. Les permis de chasse, les revenus annexes des safaris, les taxes à l’exportation des trophées de chasse contribueraient au maintien des populations d’éléphants, de rhinocéros, et d’autres mammifères. C’est une vision caricaturale de l’économie circulaire. La chasse appelle la fraude et le braconnage.

Selon la CITES, le commerce légal d’ivoire ou d’autres matières animales aurait pour conséquence positive d’éradiquer le trafic illégal. Est-ce que le commerce légal des armes, des cigarettes et des médicaments empêche la contrebande des armes, des cigarettes et des médicaments ? Fidèle à son vieux crédo, en 1997 à Harare, Zimbabwe, la CITES a levé son embargo mondial sur l’ivoire datant de 1989. 50 tonnes ont alors été vendues au Japon. La Chine s’est engouffrée dans le système. Un très mauvais signal a été envoyé aux trafiquants ; il est facile de mélanger l’ivoire illégal à l’ivoire légal. 16 ans après, l’abattage des éléphants d’Afrique bat son plein et l’ivoire brille en Asie.

Dans un monde réaliste, Robin des Bois partie prenante et observateur à la CITES depuis 1988 souhaiterait que la chasse aux éléphants et aux rhinocéros soit interdite et que les stocks de défenses et de cornes soient brûlés sur la place publique.

Dans le monde réel, Robin des Bois considérerait comme positive la réunion de Bangkok si les ours polaires et les lamantins d’Afrique étaient inscrits en Annexe I (commerce interdit), si l’exportation des trophées de chasse aux rhinocéros était suspendue depuis l’Afrique du Sud et le Swaziland, si l’engagement était pris de réinscrire toutes les populations d’éléphants à l’Annexe I dans 3 ans lors de la prochaine réunion plénière.

Robin des Bois est aussi favorable aux propositions d’inscription à l’Annexe II (commerce encadré) de 5 espèces de requins et de la raie manta.

 

 

 

 

 

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