Communiqué n°1 – Ouverture
CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction
17ème Conférence des Parties. Johannesburg – Afrique du Sud
24 septembre – 5 octobre 2016
Les ivoires d’éléphant et de mammouth seront sur la table avec l’ivoire rouge des calaos, les écailles de pangolin, les os de tigre et de lion, le gecko psychédélique, le poisson cardinal et les faucons pèlerins…
Les trafics de palissandres et de bois de rose seront regardés à la loupe. Les tronçonneuses vont hanter les couloirs.
Mais parmi les 62 propositions sur le classement prioritaire des espèces animales et végétales et la centaine de documents de travail soumis aux délégations venues de 182 pays, l’un des plus importants est le projet de résolution sur la lutte contre la corruption.
Elle est partout. La complicité entre les braconniers et les gardes faune s’étend. La collusion entre les trafiquants et les institutions gagne du terrain. Les armées, les fonctions publiques, les ministères, les ports, les aéroports, les hommes d’Etat et les hommes d’Eglise ne sont pas épargnés. Affirmer que les ONG de protection de l’environnement y échappent serait présomptueux ou naïf.
La corruption est contagieuse. Les laboratoires n’ont pas encore trouvé de vaccin. Quand on surveille un troupeau de rhinocéros dont un seul porte au dessus du nez pour 100.000 US$ de kératine, il faut avoir l’honnêteté chevillée au corps pour ne pas succomber à la tentation ou à l’illusion de l’argent facile et illégal. Tout n’est pas perdu, beaucoup continuent à résister.
Le document 28 proposé par le Sénégal et l’Union Européenne appelle à prévenir, détecter et réprimer les cas de corruption et à s’assurer que tous les actes de corruption associés à l’administration, la réglementation, l’application ou l’exécution de la CITES constituent des infractions pénales et sont passibles de sanctions appropriées. Dans sa formulation actuelle, le projet de résolution appelle même à « interdire la corruption », ce qui d’une certaine manière en dit très long sur l’état du Droit et les usages au sein de la communauté internationale dans le domaine de la répression contre le trafic de faune et de flore sauvages.
La valorisation de tous ceux qui ont pour vocation et pour responsabilité de protéger la faune et la flore sauvages, le renforcement et l’application des sanctions, l’interdiction des remises en liberté sous caution, la saisie des biens des délinquants, la mise à l’écart définitive des maillons faibles doivent impérativement et à court terme, dans tous les pays, faire partie de l’arsenal contre le trafic international d’espèces menacées d’extinction.
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