Communiqué Lubrizol n°4
Les hangars de Normandie Logistique abritaient depuis un temps indéterminé des milliers de tonnes de matières inflammables dont plus de 4500 tonnes appartenant à Lubrizol. Après vérification des bases de données pertinentes, il s’avère que le site de Normandie Logistique qui est imbriqué dans le périmètre Lubrizol n’est pas une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Comment est-il possible que ces entrepôts coincés entre 2 usines Seveso n’aient pas fait l’objet d’investigations et de prise en compte de la part des services de l’Etat et de toutes les parties prenantes qui ont participé à la conception du Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) de Lubrizol ?
Il y a là une invraisemblable lacune. Le périmètre de Lubrizol et les entrepôts de Normandie Logistique sont consanguins. L’un d’entre eux qui a en partie brûlé communique avec le périmètre Lubrizol. Dans l’état des informations disponibles, on ne sait pas si le stockage à l’intérieur des entrepôts de Normandie Logistique de matières premières, intermédiaires, produits ou déchets était temporaire ou permanent. Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées :
– Faute de place dans son périmètre, Lubrizol utilisait en permanence Normandie Logistique en tant que variable d’ajustement ou stockage tampon.
– Lubrizol, à cause de remaniements dans son périmètre, a pu demander à son voisin de stocker à titre provisoire des substances ou des mélanges en fûts ou en IBC (Intermediate Bulk Container).
– En fonction des autorisations de stockage accordées par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), Lubrizol pouvait avoir intérêt à déporter ponctuellement des matières premières, intermédiaires ou des produits ou encore des déchets pour ne pas dépasser les seuils prescrits.
Ces arrangements étaient d’autant plus faciles que Normandie Logistique n’était pas, à tort, considéré comme une ICPE et ne faisait pas à ce titre l’objet d’une surveillance particulière par la DREAL. Il y a des circonstances où la curiosité n’est pas un vilain défaut mais au contraire une qualité.
En tout état de cause, le stockage occulte de matières inflammables chez Normandie Logistique en quantités très importantes a posé un problème majeur aux pompiers et a failli propager l’incendie dans le site de Triadis lui-même assujetti à la directive Seveso (seuil bas) et à un poste de transformation haute tension EDF qui alimente en électricité une partie de la zone industrielle et de la métropole de Rouen. La contagion de l’incendie vers Triadis a été évitée grâce à la mise en sécurité des installations par son personnel présent sur site et par les actions préventives des pompiers.
Voir aussi :
Lubrizol, communiqué n°1 : Comment le secret s’est abattu sur les usines Seveso, 30 septembre 2019 (avec reportage photos et vidéo)
Lubrizol, communiqué n°2, 2 octobre 2019
Lubrizol, communiqué n°3, 4 octobre 2019 (Mortalité de poissons et d’oiseaux)
Lubrizol, communiqué n°5, 11 octobre 2019
Lubrizol, communiqué n°6: Un comité de transparence ou un comité de défense de Lubrizol ? 12 octobre 2019
Lubrizol, communiqué n°7, 22 octobre 2019
Le comptoir Lubrizol, page d’informations sur l’incendie de Lubrizol. Cette page est alimentée en tant que de besoin.
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