Séisme et tsunami au Japon
Communiqué n°2
Les réacteurs n°2 et n°3 de Fukushima Daiichi ont chacun une puissance de 750 MW, presque le double de la puissance du réacteur n° 1. Il est donc probable que des explosions analogues à celle qui s’est produite dans les bâtiments du réacteur n°1 seraient plus fortes et libéreraient une dose de radioactivité supérieure.
Les réacteurs d’Onagawa qui sont eux aussi en état d’urgence ont une puissance de 498 MW pour le n°1 et de 796 MW pour le n°2 et le n° 3.
« Les centrales sont équipées de façon à résister aux séismes, en maintenant à un niveau adéquat les fonctions de sûreté telles que l’arrêt de la réaction nucléaire, le refroidissement du réacteur et le confinement des matières radioactives en réponse à n’importe quelles sollicitations sismiques concevables sur le site » écrivaient en 2001 le directeur adjoint de la Division Nucléaire du Ministère japonais de l’Industrie et le responsable sécurité de l’Autorité de sûreté japonaise, la NISA -Nuclear and Industrial Safety Agency- (n° 142 de la revue « Contrôle » de l’Autorité de Sûreté Nucléaire française).
Les arrêts d’urgence dans cette typologie de situation de crise interviennent toujours après que le réacteur nucléaire et ses équipements périphériques aient été globalement ou partiellement endommagés ou déformés par les ondes sismiques.
A supposer que le nuage issu de l’explosion des superstructures du réacteur n°1 de Fukushima Daiichi transporte une radioactivité dangereuse du point de vue sanitaire, le fait que des prévisions météorologiques à court terme prévoient qu’il se dirige vers l’Océan Pacifique n’est pas une information positive, les japonais étant de forts consommateurs des produits de la mer. L’éventuelle contamination radioactive des ressources halieutiques priverait les japonais d’une ressource alimentaire fondamentale. La coopération internationale s’impose pour évaluer en temps réel les effets de cette série d’accidents sur l’environnement marin et terrestre.
L’IRSN diffuse sur son site internet une simulation de la dispersion atmosphérique du nuage de Daiichi n°1. Robin des Bois rappelle que de telles simulations n’ont pas été diffusées ou reconstituées pendant ou après la vague d’incendies en Russie en été 2010 qui en particulier concernait des forêts touchées par les retombées de l’accident de Tchernobyl. D’autre part, il est faux de dire que la Règle Fondamentale de Sûreté française sur la détermination du risque sismique pour la sûreté des Installations Nucléaires de Base -INB- datant de 2001 est révisée régulièrement (cf. communiqué n°1 Robin des Bois du 12 mars 2011). Le Ministère de l’Ecologie souhaite une refonte de cette Règle, la filière nucléaire est réticente.
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