Extraits du livret de l’album “Culture Celte” diffusé par Universal. 50% des profits seront reversés à Robin des Bois. Ces textes ont été rédigés par Robin des Bois.
UNE APPROCHE CITOYENNE
La première fois que Robin des Bois s’est confronté à une marée noire, c’était en 1989 dans le Prince William Sound en Alaska, un pays d’orques, de loutres et de saumons. Le terminal pétrolier de Port-Valdez paraissait sûr. D’ailleurs, les experts dans leurs études de risques en arrivaient à la conclusion, tant étaient élevés les niveaux de sécurité, qu’une marée noire ne pouvait survenir qu’au rythme d’une fois tous les 241 ans. Ils ajoutaient que l’ensemble des dispositifs nautiques et des moyens de secours permettraient de circonscrire le pétrole, d’éviter le désastre écologique et les désordres économiques. Le problème, c’est qu’un pétrolier quasiment neuf, battant pavillon américain et servi par un équipage exclusivement américain s’est planté dans des rochers dont il n’avait strictement aucune raison de s’approcher. Le temps était calme, le parcours bien identifié puisque l’Exxon Valdez faisait régulièrement le voyage entre l’Alaska et la Californie, comme les baleines grises. Le désastre écologique est arrivé d’autant plus vite que beaucoup de moyens de secours étaient indisponibles.
Ceux qui vivent dans les parages d’un port pétrolier doivent faire preuve de vigilance et considérer que le trafic d’hydrocarbures est une menace constante pour l’environnement, en particulier dans les milieux sensibles comme les estuaires. Le monde maritime est un monde de silence. Il faut aller à la pêche aux informations, lire les rubriques portuaires de la presse locale, observer les pavillons et vérifier dans chaque préfecture l’adéquation des moyens de secours à la diversité des risques. En particulier, il convient de s’assurer de la mise en oeuvre à titre préventif du plan départemental de secours en cas de pollution tel que défini par l’instruction Polmar.
Les marées noires sont des traumatismes pour les communautés littorales et pour la mer. Elles génèrent des sites sous-marins contaminés et déversent à la côte des overdoses de pollutions et de nuisances. Au rythme d’une catastrophe tous les deux à trois ans, elles empoisonnent toute la façade Atlantique depuis la Galice jusqu’aux Îles Shetland.
Les populations exposées doivent agir auprès des élus, des autorités maritimes et du personnel politique pour que les marées noires ne soient plus considérées comme des fatalités et des mauvais moments à passer. Sur le terrain, l’identification des sites de stockage des déchets de l’Erika, leur mémorisation, leur suivi jusqu’à décontamination complète sont de leur ressort.
CE QUE FERA ROBIN DES BOIS
Ce programme de travail se développera sur au moins 3 ans.
– Mener dans les ports, auprès de l’Organisation Maritime Internationale et de l’Union Européenne des actions visant à renforcer les critères de sécurité des navires marchands.
– Contraindre les États des pavillons de complaisance à signer dans leur intégralité les conventions internationales relatives à la sécurité des équipages et à la protection de l’environnement marin.
– Renforcer le réseau de repérage et de suivi international des navires sous-normes en relation avec les professionnels de la mer et les associations de protection de l’environnement.
– Pousser à l’amélioration de la qualité des carburants de la flotte mondiale, en particulier par l’interdiction d’incorporation de déchets soufrés ou chlorés.
– Repérer les déchets des anciennes marées noires, recenser tous les sites de stockage des déchets de l’Erika, et s’assurer de leur élimination dans des filières fiables, respectueuses de l’environnement et bien identifiées.
– Contribuer à l’évaluation de la contamination des sédiments marins et de la chaîne alimentaire par le relargage de la cargaison de l’Erika, par le carburant de l’Erika, par la diffusion de ses peintures anti-fouling, et par l’ensemble des fluides toxiques embarqués.
– Édition régulière d’un bulletin d’information sur les navires sous-normes et sur les marées noires et autres déversements d’hydrocarbures dans l’Océan mondial. Diffusion de ce document auprès des milieux professionnels et des associations.
– Inciter les pouvoirs publics français et européens à interdire les sources de contamination volontaires de la mer par les hydrocarbures, comme l’immersion des boues de dragage des ports militaires, de commerce, de plaisance, et de pêche.
– Rétablir la vigilance sur les façades maritimes, notamment par la réouverture des sémaphores désarmés et le maintien des sémaphores qui sont encore en activité.
– Réclamer auprès du Ministère de la Défense, du Ministère des Transports et du Ministère de l’Environnement le renouvellement des remorqueurs de haute mer et la construction d’unités supplémentaires.