Le retour des déchets nucléaires en Allemagne est légitime. Ces déchets sont les sous-produits fatals du retraitement des combustibles irradiés des centrales nucléaires allemandes. Le retour des déchets est conforme aux contrats signés par les industries nucléaires française et allemande et par les gouvernements des deux pays.
Chaque pays qui a pris la décision d’investir dans la filière nucléaire et de privilégier l’option du retraitement est responsable des déchets. Cette option du retraitement dans la presqu’île de la Hague a été utilisée par des pays européens comme un moyen de différer la gestion nationale des déchets nucléaires. L’Allemagne a jusqu’à nouvel ordre décidé de sortir du nucléaire. Cela ne la dispense pas d’assumer la responsabilité de tous les déchets radioactifs qu’elle produit directement ou indirectement par le recours à des sous-traitants étrangers. La sortie du nucléaire impose une réflexion et une action sur la gestion des déchets de production et de démantèlement.
La directive Euratom de l’Union Européenne en date de juillet 2011 ouvre la porte à l’exportation des déchets radioactifs vers des pays non européens. La première version en date de fin 2010 n’évoquait pas cette possibilité moralement inacceptable. Elle a été poussée par la Hongrie et l’Allemagne. La France ne s’y est pas opposée. La Suède est le seul pays de l’Union à avoir dénoncé cette disposition. L’alinéa 4 de l’article 4 de la directive va faciliter la fuite des déchets radioactifs européens, par exemple vers la Russie. Tous les producteurs de déchets radioactifs sont favorables pour des raisons économiques à cette exportation. L’autre avantage est d’exporter loin des yeux et du cœur des déchets casse-tête qui assombrissent l’image de l’énergie nucléaire.
Celles et ceux, citoyens européens, partis politiques ou Organisations Non Gouvernementales qui s’opposent au retour des déchets dans les pays qui en ont la responsabilité favorisent à terme le tourisme international et l’exportation des déchets nucléaires. Ils sont les alliés d’EDF et des autres producteurs de déchets nucléaires européens.
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