Demain, le président et candidat à la présidence Jacques Chirac se rend sur les lieux du crime écologique le plus retentissant de son septennat. l’enquête de Robin des Bois et les premiers constats prouvent que l’estuaire de la Seine, ses nourriceries de poissons, ses zones humides, ses vasières, ses reposoirs à oiseaux migrateurs, jusqu’à ses coteaux calcaires classés Natura 2000, sont en cours de massacre pour le bien particulier du Port Autonome du Havre et d’une cohorte d’intérêts privés, au détriment de l’aménagement du territoire et du développement des ports normands qui meurent en torpeur, comme Cherbourg.
La sécurité maritime ou l’insécurité maritime des accès à “Port 2000” et du chenal de la Seine, la compatibilité de “Port 2000” avec les usines et stockage Seveso déjà sur site, et les effets du rejet en mer de 40 millions de tonnes de boues de dragage pollués aux PCB, aux métaux lourds, aux hydrocarbures ne sont pas convenablement étudiés.
En 1995, quelques semaines après son élection, M. Chirac s’est rendu au Havre et a intronisé “Port 2000” en tant que projet “d’intérêt national”. 7 ans après, le mal est en train d’être fait grâce à la collusion des élus, tous brassards et casquettes confondus. Le Ministre des Transports a joué un rôle éminent, distribuant subventions, nominations et euphorisants. Grâce à lui, des ingénieurs constructeurs de ronds-points et de ponts, transfuges de la DDE et des TP aménagent l’estuaire de la Seine en plate-forme à conteneurs, comme s’ils travaillaient sur une autoroute ou à Garonor.
Récemment pourtant, M. Chirac répondait à Robin des Bois que les risques industriels liés à “Port 2000” étaient un sujet préoccupant et l’invitait à interpeller à ce sujet les ministres concernés du gouvernement.
A l’occasion de l’excursion en bus que le président et son entourage feront demain sur le chantier, nul doute qu’il se rendra à l’évidence et que ses conseillers en environnement lui montreront que le projet “Port 2000” est dans la zone létale et des dommages irréversible des stockages pétroliers de la Compagnie Industrielle et Maritime. L’exploitation d’un port moderne est incompatible avec l’exploitation d’une antique et gigantesque accumulation de citernes à hydrocarbures. Ne sortez pas du bus M. Chirac, il y a aussi des vestiges de guerre sur la zone, à sec; les travaux de destruction et d’arasement ont commencé mais – comme il est d’usage au Havre – le protocole de dépollution pyrotechnique et de sécurité est en cours d’élaboration.