Relancée au printemps 2002 (communiqués : 9 avril 2002 – “Carrefour, partenaire officiel de la déforestation”; 23 avril 2002 – “Boycott du teck”; 14 juin 2002 – “L’accord teck”), la campagne de Robin des Bois contre l’abus du teck dans le secteur des meubles de plein air porte ses premières graines.
Au printemps 2003, la grande distribution a réduit d’une manière très sensible la promotion du teck dans ses catalogues. Sauf accident, l’affichage en milieu urbain promotionnant les tables et chaises en teck est revenu à des niveaux inférieurs à 2001. L’offre a été répartie sur des essences des forêts tempérées dont le robinier, l’acacia, le pin, le chêne, des assemblages bois-métal et d’autres matériaux. Aucun label n’est mis en avant pour accompagner les offres résiduelles de teck.
Carrefour, l’un des leaders mondiaux de la grande distribution alimentaire, a introduit dans sa gamme un bois dur d’origine bolivienne (Amburana cearensis), issu de l’exploitation d’une forêt et d’une chaîne de montage certifiées par le FSC (Forest Stewardship Council), un organisme international ayant vocation à attribuer des certificats de bonne gestion écologique et sociale, et à en surveiller la validité chaque année. Le FSC a décertifié en août 2001 les 5% des ressources indonésiennes en teck qu’il avait certifiés en 1997.
Dans le cadre d’un voyage sur le terrain Carrefour/Robin des Bois/IMR, l’exploitant bolivien, il a été constaté que les conditions d’exploitation de l’Amburana cearensis sont objectivement acceptables tant du point de vue de la gestion durable et environnementale de la forêt que des conditions de travail, y compris dans la chaîne de fabrication et d’assemblage des meubles. Des perspectives d’amélioration ont été repérées et sont discutées avec les exploitants et Carrefour.
Carrefour a réduit son offre en teck au printemps 2003 dans ses magasins en France, en Espagne, en Suisse, au Mexique et en Turquie. Chacun de ces pays propose du “roble”, nom vernaculaire en Bolivie d’Amburana cearensis. En 2004, la Belgique et d’autres pays se joindront au mouvement.
La campagne de Robin des Bois a permis de tordre le cou à des idées reçues véhiculées par les spécialistes en agronomie tropicale du CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement), très implanté en Indonésie, ou le WWF. La menace de boycott du teck et le coup de pied dans la fourmilière du teck de Birmanie et d’Indonésie ont reçu sur place des échos favorables.
Certaines associations indonésiennes de défense des droits de l’Homme et de l’environnement, dont les noms seront tus pour des raisons de sécurité, estiment que l’intervention extérieure de Robin des Bois et les répercussions sur le comportement des acheteurs de la grande distribution et des consommateurs exercent une pression sur les gestionnaires des plantations de teck et les incitent à améliorer leurs pratiques sociales et environnementales.
Imprimer cet article