Très toxique par inhalation, contact, ingestion, l’acide fluorhydrique anhydre, tel que transporté par les wagons déraillés en gare de Narbonne représente pour les populations de proximité et l’environnement un risque considérable.
Lors de l’accident de Saint- Galmier, en mars 2000, mettant en cause un wagon d’acide nitrique et un wagon d’acide fluorhydrique dilué, un périmètre de sécurité de 1500 mètres avait été imposé. Cet accident avait eu lieu à 30 km de Saint-Etienne, dans une zone à faible densité de population.
Aujourd’hui, l’accident met en cause de l’acide fluorhydrique pur -environ 88 tonnes- dans un milieu urbain dense, sur une ligne considérée dans les milieux ferroviaires comme saturée par un trafic mixte à fort tonnage de fret. Cependant, la gare de triage de Narbonne fait partie des sites “mis en sommeil” depuis 1990 dans le cadre du plan ETNA (Évolution Technologique pour un Nouvel Acheminement). Cette mise en sommeil et le manque d’investissement consécutif peuvent expliquer l’affaissement du ballast sous les wagons accidentés.
On peut s’étonner qu’une telle enceinte ferroviaire desservant le site Comhurex, filiale de la Cogéma spécialisée dans la préparation intermédiaire des combustibles nucléaires, ne soit pas classée par la SNCF et RFF comme prioritaire.
Une usine stockant plus de 20 tonnes d’acide fluorhydrique est assujettie à la directive concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses dite “Seveso II” du 9 décembre 1996. Les gares de triages sont exclues de cette directive malgré les recommandations de certains experts, une exclusion d’autant plus regrettable que les gares de triage abritent simultanément des produits toxiques incompatibles, inflammables, explosifs, toxiques, corrosifs, ou comburants, voire radioactifs.
Imprimer cet article