Un an après, les ports les plus touchés par la marée noire de l’Erika se débarrassent en mer de leurs boues de dragages polluées par les hydrocarbures et les métaux lourds. Fin 1999, les barrages transportés à la hâte par camions depuis la Rochelle sont en effet arrivés avec retard. Leur pose a été l’objet de nombreuses difficultés, leur efficacité relative et les nappes de fuel ont pénétré dans les bassins portuaires. Les fractions les plus lourdes et les plus dangereuses comme les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques se sont agrégés dans les vases et sédiments.
Pour les ports de La Baule – Le Pouliguen, la préfecture justifie le choix de l’immersion par “la saturation des bassins de décantation dans lesquels ont été évacués les matériaux extraits lors des dragages antérieurs”. Les boues doivent être expulsées en mer par une canalisation de 4 km.
Lors de l’enquête publique de mars et avril 2000 visant à autoriser la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Saint -Nazaire à procéder à l’immersion d’environ 50.000 m3 de boues de dragages des ports de la Turballe et du Croisic, Robin des Bois avait exprimé son opposition et suggéré que Total gère ces vases au même titre que les autres déchets. (voir communiqué du 24 mars 2000 “Retour en mer”). La Chambre de Commerce et de l’Industrie, soucieuse de ménager l’un des plus importants industriels de la zone, n’a même pas sollicité Total à ce sujet.
Malgré des courriers répétés et des commentaires défavorables de Robin des Bois déposés sur le registre d’enquête publique de la Turballe, la préfecture de Loire-Atlantique a autorisé l’immersion des boues des ports de La Turballe et du Croisic. L’arrêté préfectoral du 18 octobre 2000 énonce pour le Croisic que les boues les plus contaminées doivent être immergées à environ 5 milles, les boues moyennement contaminées peuvent être immergées à 2 milles tandis que “les sables issus du chenal doivent être préférentiellement valorisés pour engraisser des plages érodées”. La Préfecture reconnaît que les vases présentent dans certains secteurs des teneurs en métaux lourds qui les rendent inaptes à l’immersion et qu’en conséquence ces matériaux feront l’objet d’études complémentaires afin de définir la faisabilité d’un traitement à terre. Pour l’instant, les polluants rejoignent la mer et reviennent sur le littoral.
La première phase des travaux est finie au Croisic, le dragage est en cours à la Turballe et les canalisations sont en cours de montage au Pouliguen. De plus, le refoulement par canalisation des boues de dragage de Pornic – la Noëveillard va reprendre début janvier
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