Lettre ouverte
Destinataires: Monsieur le Maire de Dreuil-lès-Amiens, Monsieur le Président d’Amiens Métropole, Monsieur le Préfet de la Somme
Copie à : presse régionale et association Oasis
Messieurs,
L’article 541-2 du Code de l’Environnement impose au détenteur d’assurer l’élimination des déchets sans produire des effets nocifs sur le sol, la flore et la faune et sans polluer l’air ou les eaux. En préparant un soi-disant bûcher de la Saint-Jean, la commune de Dreuil-lès-Amiens sous votre autorité a en fait préparé un brûlage de déchets divers dont certains adjuvantés par des produits toxiques.
Dans la soirée du 25 juin, jour de la Saint-Jean, vous avez fait procéder à l’allumage de ce que nous considérons comme une décharge communale en présence de quelques administrés qui sous réserve de confirmation se sont intoxiqués puisque vous ne leur avez pas fourni préalablement d’information et de masque.
L’article 84 du Règlement Sanitaire Départemental (texte de référence en matière d’hygiène et de salubrité, disponible en Préfecture) stipule que « le brûlage à l’air libre des déchets est interdit ».
Le Maire, au titre d’Officier de Police Judiciaire, ou la police municipale est la première autorité compétente pour l’application de la législation relative aux déchets. En vertu de l’article L.2212-2 du Code Général des Collectivités Territoriales, le pouvoir de police générale du Maire lui confère « le soin de prévenir (…) les pollutions de toute nature »
Aujourd’hui (11h du matin), 2 jours après l’incendie volontaire, le feu est toujours couvant – rien à voir avec les flammes vives d’un feu de la Saint-Jean. Cette combustion lente prouve que certains déchets et encombrants sont difficilement inflammables. La couleur des fumerolles prouve qu’elles sont chargées de particules toxiques provenant de la décomposition lente des vernis, peintures, plastiques et autres matériaux consumés. De plus les fumées sont directement orientées sur un plan d’eau et risquent de nuire à la qualité physico-chimique du milieu et l’état sanitaire des poissons, s’il en subsiste.
En conséquence, nous vous demandons de procéder dans les meilleurs délais à l’extinction complète et à l’enlèvement des déchets qui n’ont pas brûlé et des cendres et autres résidus de l’incendie et nous nous réservons le droit d’attaquer devant les juridictions compétentes votre conduite désinvolte et habituelle selon les déclarations de votre adjoint à l’environnement.
Dans l’attente de lire les dispositions que vous comptez prendre, veuillez agréer nos meilleures salutations.
Le Président de Robin des Bois.
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