La bombe cachée de Bassens

5 avril 2016

CD Trans, à Bassens au nord de Bordeaux, est un établissement soumis à la directive Seveso. Il y en a 1314 en France et Outre-Mer.
La directive Seveso encadre les sites industriels qui en fonction de la nature et des quantités de substances mises en œuvre ou stockées sont considérées par les services de l’Etat comme les plus dangereuses pour le personnel, les riverains et l’environnement.
L’étude de dangers de CD Trans date de 2013. Elle déclare que dans les pires scénarios possibles par ailleurs considérés comme très improbables, à savoir l’incendie et l’explosion de conteneurs citernes pleins, les zones d’effet resteront circonscrites dans le site ou le dépasseraient au maximum de 50 m.

Or, dimanche 3 avril 2016, des projections de débris métalliques ont été constatées jusqu’à 800 m du site et le panache de fumées toxiques s’est répandu sur Bordeaux nord et la Gironde.
Plus surprenant encore, un camp de gens du voyage était installé à 50 m du site dans la zone attendue des effets de surpression.

Il est trop tôt pour connaître les raisons de ce sinistre et pour dire s’il s’agit d’une négligence interne, d’une malveillance ou d’un attentat. Mais sans attendre, le temps est venu d’exiger de tous les maires et préfets qu’ils procèdent à l’évacuation de toutes les populations précaires installées provisoirement ou sur le long terme dans le périmètre des usines Seveso.

De telles situations qui mettent en danger à la fois la sécurité des populations et des installations sont fréquentes et ont été constatées par exemple autour de Marseille, de Paris, de Bayonne, de Rouen, de Chaumont en Haute-Marne, de Grandpuits en Seine-et-Marne et de Villers-Saint-Paul dans l’Oise.

Les études de dangers ne prennent pas toute la mesure des risques et cherchent à priori à légitimer la cohabitation d’activités industrielles, logistiques, tertiaires ou résidentielles incompatibles.
Le week-end, les jours fériés, la nuit, trop de sites Seveso sont livrés à eux-mêmes, sous la seule surveillance de caméras dites intelligentes ou de rondes superficielles.
Même les clôtures sont trop souvent de simples grillages à poulaillers. CD Trans a refusé d’implanter des clôtures de 2,50m de haut comme l’avait demandé le SDIS. Les intrusions sur site s’en trouvent facilitées pour ne pas dire encouragées.

 

 

Imprimer cet article Imprimer cet article