Les 274 moutons arrivés au Tréport dans la nuit du 16 au 17 février 2002 sont toujours confinés à bord du Khalifeh 1 . Le consignataire du navire a reçu la notification de pourvoir à l’abreuvement et à l’alimentation du troupeau. Les animaux sont refoulés du territoire français à cause de documents douteux et incomplets, selon la Direction des Services Vétérinaires de Seine-Maritime. Ils sont originaires d’Irlande. Les autorités irlandaises auraient accepté le retour du cheptel.
Mais des litiges financiers diffèrent le départ. Le Khalifeh 1 est-il encore un navire ? Construit en 1954, il vient d’être plusieurs fois contrôlé et retenu dans les ports de Sète, et de Belfast où en novembre/décembre 2001, il est resté 43 jours immobilisé pour pallier à 57 déficiences administratives, techniques et de conditions de travail.
Il est navrant de constater qu’un trafic licite de bétail entre deux pays européens se fasse, malgré le resserrement des conditions de sécurité de la circulation maritime consécutif au naufrage de l’Erika , sur des navires au bout du rouleau. Une fois encore, l’Union Européenne prouve son incapacité à améliorer les conditions du transport maritime entre pays-membres. L’armateur du Khalifeh 1 semble être l’armement sètois Delom, spécialisé dans le transmanche et le transméditerranée. En 2001, le cargo aurait été l’auteur d’un dégazage en Méditerranée.
Le Khalifeh 1 a déjà débarqué 2000 moutons au Tréport le 26 décembre 2001, sans le moindre problème. Un an après les éclosions de foyers de fièvre aphteuse, en France, le maillage du contrôle sanitaire est relâché. Les nombreux sites de brûlage, d’enfouissement, de mises en décharge dans le Nord-Pas-de-Calais, en Seine-et-Marne, dans la Vienne, la Drôme et la Mayenne d’animaux contaminés ou soupçonnés d’être contaminés n’ont pas fait l’objet de suivi au regard de la pollution et de la migration des agents infectieux dans les eaux superficielles et souterraines.
Les 274 moutons bloqués au Tréport doivent repartir dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions de sécurité en Irlande. S’ils entraient en France, ils seraient immédiatement abattus, réduits en farines, puis en combustibles de substitution en cimenterie. Le Khalifeh 1 doit être sorti de flotte et détruit dans un chantier européen. Un simple bannissement des eaux européennes serait insuffisant.
Imprimer cet article