Sujet : sites pollués à Bourgoin-Jallieu – Isère
En 1955, la mairie de Bourgoin-Jallieu dans le département de l’Isère autorise la construction d’un lotissement sur un terrain cédé par la SNCF, avenue de Champ Fleury. Ce terrain dépendait antérieurement de la gare de Jallieu et recélait une fosse bétonnée servant au stockage de la créosote. Ce dérivé d’hydrocarbures sert à protéger des colonisations végétales et des champignons les traverses en bois des voies ferrées. La créosote est considérée comme cancérogène. Plus les formulations sont anciennes, plus elles sont toxiques. Par contact ou par inhalation, elles provoquent des migraines, des insomnies, des troubles respiratoires, oculaires et cutanés.
En 2011, une famille de 6 personnes dont 4 enfants âgés de 3 mois à 10 ans vit dans une maison infestée par les odeurs nocives. Et pour cause, cette maison a été installée sur la cuve à créosote de l’ancien établissement ferroviaire. A défaut de ne pas avoir été démantelée, cette cuve n’a pas été non plus purgée ou durablement inertée. Elle ne pouvait pas l’être car elle est enterrée en zone inondable et régulièrement atteinte par la nappe phréatique superficielle. Cette particularité hydrogéologique fait évidemment redouter la migration de la créosote et des eaux polluées, la contamination des puits environnants et de la Bourbre, la rivière riveraine ; cet affluent du Rhône fait déjà l’objet d’interdictions pour la consommation des poissons de fond en raison de la contamination par les PCB et est connue pour être victime de pollutions accidentelles et chroniques par hydrocarbures ou produits chimiques.
Une maison a été à la même époque construite dans le prolongement du même dispositif enterré et souffre des mêmes maux.
Une école maternelle et une école primaire sont installées juste à côté.
A la fin d’un parcours judiciaire labyrinthique, coûteux et infructueux, la famille qui a acheté le pavillon se retrouve dans l’impasse et reste exposée aux risques sanitaires.
Les enjeux sanitaires et environnementaux sont importants pour les individus directement exposés, pour l’environnement, les milieux aquatiques, les usagers des puits. La mairie de Bourgoin-Jallieu est parfaitement informée de la situation et de sa responsabilité. Des moyens d’urgence peuvent être diligentés pour résoudre les cas historiques de pollution des sols. La SNCF responsable initial des dommages pourra elle aussi concourir aux frais de dépollution et d’assainissement définitif des sols et sous-sols. Robin des Bois demande au préfet de l’Isère et aux services de l’Etat qui lui servent d’appui technique de mobiliser en urgence toutes les parties prenantes dont l’ADEME pour résoudre ce point noir.
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