Un cas de pneumonie à légionelles est actuellement repéré dans l’agglomération du Havre. Conformément au profil de cette pathologie relativement nouvelle, c’est une personne immuno-déprimée qui en est victime. Vivant dans la banlieue-est de la ville du Havre, ce patient a pu être exposé à des sources diffuses. Les tours d’aéroréfrigération des établissements industriels générant des aérosols susceptibles de se diffuser plusieurs kilomètres à la ronde se comptent par centaines. Les réseaux de canalisation d’eau chaude, de chauffage, de climatisation sont difficiles à dénombrer. Les centres commerciaux et les immeubles collectifs sont aussi des bâtiments à risques.
En l’occurrence, selon l’hypothèse la plus vraisemblable mais non exclusive des autres, les bactéries ont été transmises au malade lors de son séjour dans un établissement sanitaire de l’agglomération du Havre. Les cliniques, les hôpitaux, les thermes, les maisons de retraite, peuvent dans les réseaux d’eaux abriter des concentrations de légionelles supérieures aux normes admises. La prévention des risques liés aux légionelles dans les établissements sanitaires est une priorité pour le Ministère de la Santé. Une circulaire d’août 2002 extrêmement détaillée précise les normes de prévention et les modalités techniques à appliquer.
La déclaration des cas de légionellose aux autorités sanitaires est obligatoire. Nous n’avons pas la preuve qu’il s’agit d’une épidémie mais les risques d’expansion de la maladie par inhalation d’aérosols contaminés sont tels que notre devoir est de lancer l’alerte. C’est maintenant aux pouvoirs publics locaux d’agir et de dire l’ensemble de la vérité sur cette forme insidieuse et souvent mortelle de pollution aquatique et atmosphérique.
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