Objet : gestion des déchets au Havre
La station de maturation des mâchefers en cours d’implantation au lieu-dit les Gabions n’est pas acceptable en l’état. Le procédé Scorcim en cours de mise au point n’est pas validé par le Ministère de l’Environnement. La qualité géotechnique de tels mâchefers n’est pas assurée et leur innocuité environnementale n’est pas garantie. Les mâchefers de l’incinérateur en activité dans le quartier des Neiges contiennent un pourcentage important d’imbrûlés, mélangés avec des cendres volantes. D’autres voies sont ouvertes dans le domaine des granulats de substitution, autres que l’utilisation de sous-produits de l’incinération, comme la récupération et le recyclage des gravats de démolition. La zone des Gabions, sur la commune de Gonfreville-l’Orcher devient en vérité un dépotoir à déchets, implantée sur une zone humide utilisée comme aire de repos par les oiseaux migrateurs ; le transfert des polluants vers l’estuaire de la Seine et le réseau de canaux et bassins du port du Havre n’est pas étudié. Outre le centre expérimental de dégradation biologique des déchets d’usines à gaz de GDF, la plate-forme de démantèlement de l’usine Norsk Hydro et le tumulus de phosphogypses – ces deux sites sont inscrits à l’inventaire des sites pollués de l’Agence Nationale des Déchets Radioactifs (ANDRA) – la même zone sert de transit aux “cendres fraîches” de la centrale thermique du quartier de l’Eure.
Depuis des décennies, l’incinérateur d’ordures ménagères du Havre disperse ses résidus en méconnaissance des risques pour l’environnement. C’est ainsi qu’en 1988, plusieurs milliers de tonnes ont été enfouies sur les rives de la Lézarde à Harfleur, dans une décharge sauvage utilisée par les entreprises Balbiano et Galli, à l’emplacement même d’un projet de complexe cinématographique, et de restauration rapide. La mairie d’Harfleur contre l’avis des délégations régionales du Ministère de l’Environnement vient d’ailleurs d’accorder un permis de construire. Le permis de construire un restaurant et sa zone de loisirs sur un site contaminé est sans doute une nouvelle spécialité culinaire en vogue dans la vallée de la Lézarde. Ce n’est plus un Buffalo Grill, c’est un Buffalo Deal.
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