V2
Depuis l’incendie de Lubrizol et de Normandie Logistique le 26 septembre 2019, au moins 45 installations de tri, de transit, de stockage de déchets ont pris feu dans 34 départements et dégagé dans le ciel bleu des marées noires atmosphériques.
Photo d’illustration
Depuis l’incendie de Lubrizol et de Normandie Logistique le 26 septembre 2019, au moins 45 installations de tri, de transit, de stockage de déchets ont pris feu dans 34 départements et dégagé dans le ciel bleu des marées noires atmosphériques.
Un 46ème peut à tout moment se déclencher à Cherbourg, Manche, Normandie.
Bienvenue chez FMC Recyclage rue de la Pyrotechnie et à côté de la station Esso du port de Cherbourg. Information importante pour le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) : l’extincteur usagé au centre de la photo n°1 est le seul dispositif immédiatement disponible pour les éventuels salariés présents sur le site et les équipes de première intervention.
La halle principale est pleine jusqu’au toit de déchets combustibles mélangés (2000 à 3000 m3). Les bardages sont en voie de dislocation sous les effets conjugués des chocs externes et de la pression du stock interne. Une benne pleine à l’entrée principale remplace la porte défoncée et empêche les déchets de se répandre à l’extérieur (photos n°2 et 3).
A l’extérieur encore, une benne pleine en cours d’effondrement a été consolidée par une sangle par les ingénieurs de FMC Recyclage. En haut, des conteneurs en plastique sont souillés par des hydrocarbures (photos n°4 et n°5).
Une presse à ferraille a rendu l’âme et ses huiles sur la terre meuble (photo n°6).
Des récipients de gaz industriels, des bennes pleines de pneus et des monticules d’épaves de voitures accidentées et non dépolluées complètent la panoplie pro-incendie de FMC Recyclage.
Ce dépotoir provenant de la collecte de déchets dans la zone portuaire et dans l’agglomération de Cherbourg ne semble pas encadré par un arrêté préfectoral. Il n’est pas recensé dans la liste des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.
Dans le département de la Manche, sur la commune du Ham, une inspection de la DREAL en date du 5 janvier 2017 a constaté sur un autre site FMC Recyclage des activités de transit et regroupement de métaux, de Véhicules Hors d’Usage (VHU), de Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) et des pollutions des sols par huiles et hydrocarbures avec une contamination possible du ruisseau du Merderet. Cet établissement était exclusivement autorisé pour le compostage de déchets verts.
Le 6 février 2017, une visite d’inspection de la DREAL a constaté qu’à Pont-Audemer dans le département de l’Eure, un autre établissement de FMC Recyclage stockait environ 3800 m3, soit environ 3000 tonnes de déchets alors que l’arrêté préfectoral autorisait le stockage de 150 m3 au maximum.
Le 13 juillet 2018, une casse-auto exploitée par FMC Recyclage à Angerville dans le département du Calvados a pris feu et dégagé un nuage noir et toxique. Les arrêtés émis par le préfet du Calvados le 30 juillet et le 20 août 2018 constatent que FMC Recyclage n’était pas titulaire de l’agrément prévu pour exercer une activité de stockage de VHU non dépollués. Ils ordonnent à l’exploitant de réorganiser les déchets stockés sur le site de façon à constituer des îlots permettant de réduire les risques de propagation d’incendie et de permettre une rapide mise en œuvre des secours. De toute évidence, cette dernière prescription n’a pas franchi la frontière entre le département du Calvados et le département de la Manche.
Enfin, le préfet du Calvados a émis le 26 août 2019 un arrêté mettant en demeure FMC Recyclage de se conformer sur son site de Lisieux aux dispositions de son arrêté préfectoral d’autorisation portant sur la nature et la quantité des déchets pouvant être réceptionnés, la séparation et la délimitation des aires de réception de déchets, l’aménagement des allées de circulation permettant l’intervention des secours.
En cas d’incendie chez FMC Recyclage à Cherbourg, le tissu résidentiel, le boulevard maritime, le port et la rade seraient touchés par des retombées de dioxines/furanes, de micropolluants métalliques, de BTEX (Benzène – Toluène – Ethylbenzène – Xylènes) et d’acides, et par des odeurs nauséabondes. Les eaux d’extinction polluées imprègneraient les sols et les sous-sols.
Imprimer cet article