Le bilan provisoire du traitement des déchets de l’Erika est catastrophique. Initialement prévue pour durer 2 ans au maximum, la neutralisation des 270.000 tonnes de matériaux souillés par le fioul lourd et la voie technique choisie par Total se heurtent à de plus en plus de problèmes. La machine à laver présentée par Total et le pôle environnement de Brézillon, filiale de Bouygues Construction, comme un moyen sûr et écologique de traiter les déchets s’étouffe, hoquète, et cale en rase campagne.
En septembre 2001, 19 mois après le naufrage de l’Erika, Total déclare avoir traité 11.000 tonnes de déchets et sous-produit 5.000 tonnes de sables et graviers dont la contamination résiduelle en hydrocarbures est “ conforme ” à l’arrêté préfectoral, sans plus de précision. 5.000 tonnes de sables, c’est très loin des 90% que Total déclarait pouvoir extraire du magmas de déchets. S’il y a déficit de sable après traitement, il y a naturellement abondance de boues: entre 1.500 et 2.000 tonnes chargées en hydrocarbures, pour les 11.000 tonnes traitées. Total et Brézillon cherchent aujourd’hui des moyens techniques et des emprises pour les stocker, les traiter, les recycler ou les éliminer. Sur l’installation existante, de nombreux aménagements sont encore en cours de réalisation ou de conception.
De son côté, le four à pyrolyse Vulcain, voué au traitement technique des macro-déchets organiques, n’est pas au point. Le chantier de dépollution de l’usine à gaz de Strasbourg, où il est mis en œuvre, est obligé de recourir aux services d’incinérateurs de déchets industriels spéciaux.
Face à tous ces errements, erreurs, incertitudes et devant la vacuité des informations sur les déchets traités et les déchets de traitement, le protocole sur le stockage, le traitement et l’élimination des déchets de l’Erika, signé par l’Etat et Total, à l’image du protocole sur le pompage du pétrolier maltais, est désormais caduc. L’association Robin des Bois demande les enquêtes publiques visant à régulariser et à autoriser les stockages provisoires de Frossay – Paimboeuf, d’Arceau et de Donges intra-muros et l’ensemble des installations de traitement.
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