– Les farines animales produites par les équarrisseurs sont interdites de recyclage dans l’alimentation animale depuis l’épidémie d’ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine, ou maladie de la vache folle). Elles doivent être immédiatement incinérées. Elles sont en temps normal brûlées en tant que combustible de substitution dans les cimenteries. Confronté à la fermeture partielle du secteur, le SIFCO (Syndicat des Industries Françaises des Coproduits) refuse de les brûler dans des incinérateurs de déchets dangereux où le coût d’élimination est plus élevé que dans les cimenteries et a profité de la crise pour obtenir du ministère de l’Ecologie des autorisations de stockages tampons dont la liste n’est pas aujourd’hui publique.
Robin des Bois estime que cette décision, si elle est confirmée, porterait atteinte à la santé publique. Ces farines doivent être éliminées en flux tendu. C’est la seule voie pour maintenir la traçabilité de ce déchet potentiellement toxique.
– Les désinfectants pulvérisés en masse sur les voiries publiques sont des biocides réglementés et par conséquent réservés à des usages professionnels confinés. Les désinfectants sont des produits bactéricides, virucides, fongicides et algicides. Leur utilisation non contrôlée dans les milieux ouverts conduirait si elle se généralisait à une catastrophe environnementale rampante qui s’ajouterait à terme à la catastrophe sanitaire foudroyante du Covid-19. Les rivières et les eaux côtières en seraient les premières victimes.
Robin des Bois souhaite qu’au-delà des avis négatifs de certaines Agences Régionales de Santé, le ministère de l’Ecologie interdise cette pratique urbaine d’autant que les collectivités sont réticentes à communiquer les Fiches De Sécurité des biocides utilisés.
– Les boues de stations d’épuration des collectivités publiques subissent avant l’épandage sur les parcelles agricoles une hygiénisation thermique de 65°C en moyenne. Cette température pourrait être insuffisante pour éradiquer le coronavirus de l’espèce Covid-19.
Robin des Bois souhaite que les services compétents sur lesquels le gouvernement s’appuie pour prendre des décisions d’ordre sanitaire comme l’ANSES et le Haut Conseil de la Santé Publique rendent le plus rapidement possible leurs avis sur le sujet.
– Les produits hydro-alcooliques sont eux aussi des biocides réglementés et réservés en priorité aux personnels médicaux et auxiliaires de santé et dans les circonstances présentes aux professions particulièrement exposées. Leur usage s’est étendu à la population générale alors que les consignes du ministère de la Santé préconisent d’abord le lavage des mains avec du savon. Pour faire face à la pénurie, le ministère de l’Ecologie a élargi le champ des ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) autorisées à en fabriquer. Leur fabrication était réservée jusqu’alors aux ICPE soumises au régime de l’autorisation avec enquête publique préalable ou au régime de l’enregistrement avec consultation préalable du public suivie par un arrêté préfectoral spécifique. Le ministère de l’Ecologie autorise maintenant la fabrication de ces biocides dans des installations soumises au simple régime de la déclaration. Ces dernières ne sont pas contrôlées par les services de l’Etat et souffrent en général d’un manque de connaissances et de moyens de lutte contre les incendies. Elles peuvent désormais stocker et mettre en œuvre de l’isopropanol et de l’éthanol qui rentrent dans la formulation des gels et solutions hydro-alcooliques produits dans l’urgence. L’isopropanol et l’éthanol sont des substances très inflammables et toxiques en cas d’incendie. Des moyens spécifiques sont requis pour maîtriser les départs de feu et empêcher leur propagation au sein et autour des établissements. Robin des Bois estime que les sapeurs-pompiers et les services de l’Etat ont dans cette crise sanitaire d’autres missions prioritaires que de lutter contre des incendies industriels.
D’autre part, face à la pénurie mondiale d’isopropanol, la base la plus employée aujourd’hui est l’éthanol. Cette substance est classée depuis 2007 par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) comme un agent cancérogène certain pour l’homme quand elle est utilisée dans les boissons alcoolisées. A ce jour, l’absorption percutanée est en général considérée comme très faible (1% environ). Source : fiche INRS (pdf)
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