1 – Hier, la Cour d’Appel de Caen a donné un avis favorable à l’extradition de John Slattery, un citoyen irlandais dont le frère vient de purger une peine de prison ferme aux Etats-Unis d’Amérique. La coopération internationale et diplomatique s’installe pour contrer le trafic d’espèces menacées. C’est la première fois qu’une procédure d’extradition pour trafic faunique entre la France et les Etats-Unis est confirmée. Les 2 frères et un 3ème complice ont participé à un trafic illégal de cornes de rhinocéros entre le Texas, l’Etat de New York et la Chine. En 2010 et en 2011, plusieurs intermédiaires irlandais ont acheté des cornes à bas prix dans les salles des ventes et chez les taxidermistes aux Etats-Unis pour les revendre à des trafiquants chinois. Pour faciliter la circulation des marchandises à l’intérieur des Etats-Unis, les documents d’origine des cornes étaient falsifiés et des faux tampons de l’US Fish and Wildlife Service utilisés.
2 – Cannes Enchères vend 4 cornes de rhinocéros samedi 11 juillet. Les estimations sont alléchantes : 10.000 € le kilo. La corne atteint 100.000 € le kilo en Asie. Dans un guide publié en juin 2014, la Commission Européenne considère comme légitime et nécessaire la suspension de toute exportation ou réexportation de cornes de rhinocéros à partir de chacun des Etats-membres de l’Union Européenne. Cannes Enchères ne fait pas état de cette recommandation dans son catalogue de vente et ouvre donc grand les bras à des acheteurs qui, loin d’être des amateurs d’art, ne sont que des broyeurs de cornes. Les salles des ventes attirent les acheteurs étrangers ou leurs hommes de paille qui passent outre tous les obstacles juridiques pour faire arriver l’objet là où il y a le marché. L’Union Européenne a établi une « forte corrélation positive » entre le nombre de demandes de permis d’exportation et le braconnage des rhinocéros. Les cornes acheminées en Asie en provenance de l’Union Européenne stimulent une demande exponentielle et alimentent le braconnage en Asie et en Afrique. Plusieurs dizaines de musées en Europe ont été victimes de vols de cornes entre 2010 et 2015.
Depuis l’année dernière, en Europe, aux Etats-Unis et au Canada, plusieurs salles des ventes aux enchères ont été condamnées pour falsification, omission ou négligence dans la vente de défenses d’éléphant et de cornes de rhinocéros.