L’association Robin des Bois salue la résistance de la population et des édiles pour retarder l’arrivée des premières livraisons de pneus usagés destinés à l’enfouissement dans une décharge des communes de Bellac et Peyrat-de-Bellac. L’inquiétude est justifiée.
Robin des Bois s’étonne de l’option choisie par la région Nouvelle-Aquitaine et par les pouvoirs publics pour éliminer les pneus et résidus de pneus abandonnés depuis 25 ans par l’ex entreprise Wattelez à Palais-sur-Vienne.
L’enfouissement de ce stock dans une décharge autorisée n’est pas conforme à la réglementation ni aux précautions basiques contre les risques d’incendie.
Enfouis sur le lieu-dit « les Bois du Roi », les pneus non broyés et fragments de pneus sont susceptibles en cas d’auto-combustion ou de malveillance de communiquer l’incendie aux forêts voisines.
Incendie d’une alvéole dans la décharge de Bellac en avril 2010 © Alvéol
En retour, d’éventuels incendies dans les forêts voisines sont susceptibles de se propager dans le massif de pneus et de dégager pendant des mois voire des années des vapeurs et des fumées toxiques.
L’arrêté préfectoral datant de 2006 autorisant le SYndicat Départemental pour l’Elimination des Déchets (SYDED) à exploiter un centre de traitement et de stockage sur le territoire de la commune de Bellac et de Peyrat-de-Bellac interdit les entrées de déchets facilement inflammables et de pneumatiques usagés.
Il y a là une modification substantielle des activités de l’installation et par conséquent une enquête publique aurait dû être prescrite d’autant que la capacité maximale autorisée est de 80.000 tonnes par an et que cet apport exceptionnel de pneus ou fragments de pneus sera au moins de 65.000 tonnes.
La solution choisie est d’ordre économique. Elle permet de renflouer financièrement la décharge gérée par le département de la Haute-Vienne.
En conformité avec la réglementation nationale sur la valorisation des déchets, la solution aurait été de livrer les pneus à une cimenterie en tant que substitut à des combustibles fossiles.
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