Luxembourg
Objet : filets maillants dérivants
L’association Robin des Bois dont les militants ont passé 5 mois à bord des thoniers de l’île d’Yeu depuis 1991 dénonce l’interdiction de l’usage des filets maillants dérivants artisanaux. La collusion de l’Union Européenne et de l’extrémisme écologiste va perturber l’équilibre social et économique de l’île d’Yeu. Des fonds européens pourraient être consacrés à la modernisation des bateaux mais aucun plan de reconversion technique n’est préconisé.
Cette mesure discriminatoire ne s’applique pas aux filets dérivants utilisés dans la Baltique par le Danemark, la Finlande et la Suède dont les pêcheurs utilisent des filets de 20 km de long pour pêcher le saumon. Curieusement le Danemark ne s’est pas opposé à cette décision alors que les habitants des îles Féroé tuent volontairement entre 2000 et 3000 delphinidés par an (globicéphales).
Aucun engin de pêche n’est en soit destructeur, les effets négatifs sur la biologie marine dépendent de leur taille, de la zone où ils sont utilisés, du nombre de bateaux et de l’espèce ciblée. Pour ce qui concerne le thon germon dans l’Atlantique Nord pêché par les artisans de l’île d’Yeu, il est établi que la ressource n’est pas menacée et que des dispositifs techniques comme la ralingue immergée réduisent les prises accidentelles de dauphins.
Sur l’île d’Yeu, la pratique de la pêche au thon est ancestrale et ininterrompue depuis le 17ème siècle. L’Europe ne respecte pas ses particularismes et n’écoute pas ses citoyens périphériques. Elle sacrifie l’île d’Yeu qui respecte depuis plusieurs années la réglementation internationale, pour tenter de résoudre l’utilisation abusive des filets dérivants par les pêcheurs italiens en Méditerranée. Le gouvernement français par son attitude défaitiste a cédé à la facilité et a mis dans sa poche ses ambitions sociales et maritimes. Il n’a pas su imposer l’exception insulaire.
Si l’île dont 2000 habitants vivent directement ou indirectement de la pêche et dont la faune, la flore et les paysages sont encore préservés, n’a plus d’autres ressources que le tourisme à outrance, l’Union Européenne et le prêt-à-porter écologiste seront responsables de sa dégradation culturelle et environnementale.
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