Comme ses représentants l’ont dit à plusieurs reprises au sein de la Commission Locale d’Information et de Surveillance (la dernière a eu lieu Lundi 10 Juin), et directement à des responsables de TotalFinaElf au siège de la Défense, l’association Robin des Bois est opposée au transfert dans un pays étranger, quelqu’il soit, des déchets consécutifs au naufrage de l’Erika.
La position de Robin des Bois se fonde sur un principe: chaque pays doit, quand il en a la capacité technique et financière, gérer ses déchets et réduire les flux vers ou en provenance des pays étrangers. Seuls peuvent être admis, voire recherchés des déchets en provenance des pays en voie de développement qui sont confrontés à des incapacités de traitement et à des risques sanitaires et environnementaux latents ou imminents.
L’association s’appuie aussi sur une raison technique: tout traitement thermique des déchets d’hydrocarbures chlorés émet des dioxines. L’ex-fuel très lourd de l’Erika est chargé en soufre, en métaux lourds et hydrocarbures cancérigènes et sa combustion provoque une pollution atmosphérique dispersive. Le procédé à mettre en oeuvre aux Pays-Bas dans la ville de Moerdijk, la désorption thermique, traite les fractions légères des hydrocarbures sans pouvoir intervenir sur les fractions lourdes des fiouls du type de l‘Erika.
En conséquence Robin des Bois rentre dès maintenant en contact avec les Ministres de l’environnement des Pays-Bas, de la Belgique et de la France qui, en tant que pays de destination, de transit et de départ, doivent préalablement à toute expédition donner leur autorisation dans le cadre de la Convention de Bâle portant sur les mouvements transfrontaliers de déchets. Un essai portant sur le traitement de 200 à 300 tonnes serait en cours d’instruction. D’autres solutions doivent être trouvées pour la neutralisation des boues et fines qui, à la louche de Total en 2002, sont évaluées entre 40 000 et 60 000 tonnes et qui, selon les variantes, seraient expédiées par fer ou par camions, l’option bateau étant pour le moment écartée. En 2000, Total, s’appuyant sur les analyses de son sous-traitant Brézillon, filiale de Bouygues, employait plutôt la petite cuillère. Pour le traitement de 270 000 tonnes de déchets, il était annoncé la sous-production de 4920 tonnes de fines. Les fines sont composées de grains de sable ou d’argile inférieurs à 1 mm de diamètre.
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