Observations de Robin des Bois du 10 mars 2022 au projet de contournement de Saint-Gilles (Manche) – Axe Coutances-Saint-Lô
Destinataires : Monsieur MORIN Hervé, Président du Conseil Régional de Normandie, Monsieur MORIN Jean, Président du Conseil Départemental de la Manche, Madame GARBIN Hélène, Chef de projet Territorial Cotentin – Expertise Aménagement du Territoire de la Chambre d’Agriculture de la Manche, Monsieur BOURDIN Jean-Dominique, Maire de Coutances, Monsieur QUINQUENEL Gilles, Maire de Thèreval
Madame, Messieurs,
Robin des Bois est informé du projet porté par le département de la Manche et la Région Normandie d’élargissement de la route départementale D972 et du contournement de Saint-Gilles via Thèreval.
22 communes sont impactées par le projet et plusieurs dizaines de maisons seront vouées à la démolition. 10 espèces d’oiseaux inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux (faucon pèlerin, martin-pêcheur d’Europe…), 2 espèces de mammifères terrestres (écureuil roux et hérisson d’Europe), 7 espèces de poissons présentant des statuts de conservation ou de protection à l’échelle nationale ou européenne (l’anguille européenne, le chabot commun, l’écrevisse à pattes blanches…) ont été recensées dans le périmètre du projet de travaux.
La commune de Thèreval abrite l’une des deux seules forêts domaniales du Centre-Manche, à savoir le Bois de Mingrey. Une ZNIEFF de type II dite de la Moyenne Vallée de la Vire et bassin de la Souleuvre, est présente sur le tracé du projet retenu. L’artificialisation des sols consécutive à la réalisation éventuelle du projet, aggraverait le risque d’inondations, notamment par le débordement de la rivière la plus proche du site, la Souleuvre. Plusieurs communes concernées au plus près par le projet font d’ailleurs l’objet d’un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI).
Le dossier de concertation dans son tome 1, indique que d’après l’évaluation du projet, le scénario 2.2 retenu, aurait un impact négatif fort sur les zones humides et un impact négatif moyen sur les cultures agricoles et sylvicoles. Sur le plan agricole, ce sont pas moins de 18 exploitations qui seront amputées par le projet de tracé. L’agriculture conventionnelle et biologique sont des ressources majeures pour le département de la Manche. Ces ressources doivent être impérativement protégées.
D’ailleurs, le SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) du Centre-Manche considère comme impératif, la préservation des surfaces agricoles et leur diversité et la préservation de la qualité et de la fonctionnalité des espaces naturels.
Les habitants et riverains des communes concernées s’inquiètent des multiples nuisances et pollutions que ces travaux pourraient faire naître. Le dossier de concertation insiste sur la nécessité de cet aménagement routier pour répondre à un manque d’attractivité du territoire pour les jeunes actifs et les familles. Or, la promotion coûte-que-coûte (le chantier est évalué à une centaine de millions d’euros) de la voiture individuelle et son cortège de risques, de pollutions et de destructions va à contre-courant de l’attractivité du territoire. Le développement du télétravail et la recherche d’un environnement sain sont autant d’éléments qui rendront obsolète la construction d’un nouvel axe routier. Gagner quelques minutes sur le trajet existant ne peut pas autoriser un massacre du bocage et une perte de productivité des agricultures.
Nous souhaitons ainsi qu’un projet alternatif soit étudié afin d’éviter au mieux d’impacter la biodiversité locale, les cultures ainsi que l’agrément des habitants.
Dans l’attente de vous lire à ce sujet et en vous remerciant de votre attention,
Nous vous prions d’agréer l’expression de nos meilleures salutations,
Robin des Bois
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