Plus jamais ça, sauf au Havre

7 nov. 2001

Objet: risques industriels risques pyrotechniques estuaire de la Seine

Le stockage de la CIM – Compagnie Industrielle Maritime – de 5 millions de tonnes d’hydrocarbures et “ Port 2000 ” dans un mouchoir de poche, à côté de la ville et dans l’estuaire de la Seine: tel est le projet d’intérêt national d’extension du Port Autonome du Havre concocté par les pouvoirs publics et les milieux d’affaires depuis 1996.

Aucune étude globale de dangers n’a été produite. Juste quelques lignes, qui paraîtront dérisoires le jour venu, sur les empilements de conteneurs susceptibles d’absorber un flux thermique accidentel ornent le dossier d’enquête publique. Robin des Bois a demandé officiellement au Président de la République, au Premier Ministre, au Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement et au Ministère des Transports la suspension de tous les travaux de “ Port 2000 ” et la réalisation d’une étude globale des risques. La dernière étude de dangers spécifique à la CIM date de 1988. Elle n’intègre pas les scénarios d’accidents externes au stockage, les effets domino sur les installations fixes ou mobiles voisines, la prise en compte de la défaillance des systèmes de sécurité. Tout est à refaire et à faire, compte-tenu des nouvelles sources de risques liées à “ Port 2000 ”, comme les transbordements et stockages de matières dangereuses et les accidents d’origine strictement maritimes. Robin des Bois n’a pas encore reçu de réponse aux courriers du 18 octobre 2001.

Aux risques industriels s’ajoutent depuis un an les risques pyrotechniques. Le futur chenal et les futures darses sont pollués par les vestiges de guerre. Saisi par Robin des Bois, le Conseil d’Etat a suspendu par une ordonnance du 28 juin 2001 l’arrêté autorisant les travaux de “Port 2000” ” pour la partie de ces opérations qui nécessitent des opérations préalables de déminage et de débombage, jusqu’à l’achèvement de ces dernières dûment constaté par les autorités compétentes”. Mais les retards s’accumulent et l’arrivée des dragues qui devaient commencer à travailler en juillet/août est conditionnée à la fin du déminage. Après avoir affirmé que cette ordonnance était inutile, les services portuaires et l’État tentent donc de la contourner en réautorisant les travaux “sur une zone après que celle-ci eut fait l’objet de travaux de déminage et débombage dont l’achèvement aura été dûment constaté par le représentant du Ministère de la Défense”. Le saucissonnage et l’autocontrôle de la Marine Nationale permettraient ainsi de débuter les travaux maritimes à proximité du chantier de déminage et des cuves de la CIM, stockage pétrolier stratégique assujetti à la directive Seveso.

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Le chantier Port 2000, la CIM et la centrale électrique. Photo Robin des Bois

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