Le scandale de l’immersion des déchets radioactifs dans la fosse des Casquets n’a pas dissuadé les promoteurs du port de plaisance et de commerce de Diélette d’immerger dans les mois qui viennent 20.000 m3 de sables et de tourbes pollués par de l’arsenic, du chrome, du nickel, du plomb et du zinc.
Les teneurs en éléments radioactifs ne sont pas révélées par le dossier d’enquête soumis aux commentaires du public jusqu’au lundi 27 Novembre. Le voisinage des réacteurs de Flamanville et de Diélette et l’affinité des radionucléides avec les tourbes et les sables fins ont vraisemblablement depuis 15 ans transformé les sédiments de Diélette en piège à radioactivité; lors d’un dragage récent à Gravelines, l’étude d’impact entreprise sous la responsabilité du Préfet du Pas-de-Calais avait englobé des mesures de radioéléments artificiels : le cobalt 60 et le césium 137.
Le dragage du Port de Diélette et le rejet en mer de 30.000 tonnes va provoquer le relargage et la dispersion sous-marine des polluants chimiques et radioactifs.
Quant aux 70.000 m3 de vases déjà draguées et dont le dossier d’enquête initial excluait, pour cause de pollution, toute immersion et toute valorisation à terre, ils sont selon les maîtres d’œuvre de l’aménagement portuaire, définitivement stockés dans l’ex carrière de granit de Tréauville.
Un massif de déchets se substitue donc au massif de granit. Il va être très prochainement végétalisé avec des ajoncs d’or et des genêts. Un effort méritoire d’intégration au paysage qui ne doit pas faire oublier qu’aucune étude d’impact sur l’environnement de ces 70.000 m3 de déchets de dragage n’a été effectuée et que selon la volonté du Préfet de la Manche, le site de la carrière ne devrait en aucune manière servir de stockage définitif.
La saga de Port Diélette s’enrichit donc de deux nouvelles aberrations ; le volume et le coût des dragages d’entretien fera partie des prochaines mauvaises surprises.
Robin des Bois recommande au préfet de la Manche d’émettre un avis défavorable à l’immersion des déchets de la nouvelle campagne de dragage induite par les travaux de Port Diélette, en particulier à cause des carences en matière d’analyses de radioactivité.
Le cumul des rejets induits par cette campagne de dragage avec les rejets chimiques et radioactifs de la centrale nucléaire de Flamanville, de l’usine de La Hague et de la décharge sous-marine des Casquets n’est pas pris en compte.
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