Robin des Bois contre la Mairie de Paris

30 janv. 1995

Objet : Procès du bois tropical à Paris

 

Le 16 décembre 1994, l’association Robin des Bois procédait à l’estampillage des bancs installés sur l’avenue des Champs-Elysées. Deux estampilles étaient apposées sur chaque banc : “Bois d’Amazonie” et “Propriété des indiens”. Partis de l’Arc de Triomphe, les militants de Robin des Bois étaient interpellés au bas de l’avenue des Champs-Elysées.

Le 2 février 1995, le Président de Robin des Bois est cité à comparaître “pour avoir dégradé 21 bancs en bois de la Mairie de Paris, destinés à l’utilité publique… ”

L’Ipé (Tabebuia ipé) dont sont faits les bancs des Champs-Elysées et qui est utilisé à profusion autour de la Bibliothèque de France est une essence rare exploitée illégalement ou sans mise en œuvre d’un plan de gestion durable.

Alors que les articles 322-1, 322-2, 322-15, 131-26 et 131-37 du code pénal auxquels se réfèrent la citation à comparaître prévoient des peines de prison et des amendes lourdes pour chaque objet “dégradé”, Robin des Bois demandera la relaxe. “Nous avons fait acte d’information. L’estampillage est l’usage dans l’industrie forestière et dans l’ameublement depuis plusieurs siècles. Et la faisabilité d’un “écolabel” sur les bois tropicaux est étudiée en France par le Ministère de la Coopération” déclare-t-on au siège de l’association.

Grâce aux témoignages envoyés du monde entier, Robin des Bois a pu établir que de très nombreuses villes et collectivités locales ou régionales aux Etats-Unis, en Australie, au Japon et en Europe se sont engagées à ne plus utiliser de bois tropicaux dans les édifices publics ou à en contrôler sévèrement l’utilisation. Plusieurs maires dont celui de Munich ont écrit au maire de Paris pour lui rappeler cette démarche constructive.
 

 

 

 

 

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