Note d’information
Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) échoué sur la plage de Sainte-Adresse vit dans l’Atlantique Nord. Il a été chassé à partir de 1930 et mené au bord de l’extinction par les flottes baleinières après la seconde guerre mondiale, en particulier par la Norvège et l’Islande. Il peut se rencontrer en toutes saisons en mer du Nord, il est rare dans la Baltique. Il se nourrit de petits crustacés et de poissons comme le hareng. Le rorqual commun est actuellement protégé dans tout l’océan mondial. Les causes de la mort de l’animal peuvent être multiples : maladie, défaillance du système immunitaire en raison de l’accumulation des pollutions, ou collision.
Les collisions avec les navires sont une source importante et croissante de mortalité pour les cétacés. Les multicoques qui craignent de briser leurs courses sur le dos d’une baleine ont en vérité plus à craindre des conteneurs, des grumes et des déchets divers. Parmi les 11 espèces les plus souvent tuées suite à des collisions avec des navires, le rorqual commun est le plus touché. En France, les registres d’échouages ont permis de mettre en évidence qu’entre 1972 et 1998, 22% des rorquals commun échoués sur les plages portaient des blessures provoquées par des navires, soit 16 individus sur 72*. Les blessures sont de deux types : ouvertes, provoquées par l’hélice ou bien internes, par traumatisme. Les capitaines ne comprennent pas toujours qu’il y a eu collision. En 1993, un ferry accusa une baisse de vitesse de 2 miles marins, sans explication. Une fois entré dans le port de Toulon, le pilote informa le bord qu’un rorqual commun était éperonné sur le bulbe. Lors de la découverte d’une collision, les déclarations spontanées aux autorités sont rares. La Commission Baleinière Internationale tente de faire un inventaire de tous ces types d’accidents.
La carcasse du rorqual devrait être envoyée, après découpe, à l’usine d’équarrissage de SARIA Industries à Etampes ; ce site est spécialisé dans la fabrication de farines animales à ” hauts-risques ” issues d’animaux malades ou accidentés. Ces farines sont ensuite incinérées en cimenteries ; toutefois, les mois de janvier et février sont la période où les cimenteries procèdent à des arrêts techniques. Les équarrisseurs stockent alors les farines en attente de destruction. La SARIA à Etampes, génère des nuisances olfactives fortes pour les riverains de la zone industrielle. Le député-maire d’Etampes a d’autre part porté plainte en février 2002 à cause de rejets liquides hors-norme dans le réseau d’assainissement collectif de la ville.
*source : ” Collisions between ships and whales ” – D.W.Laist, A.R.Knowlton, J.G.Mead, A.S. Collet, M. Podesta. Marine Mammal Science, 17 (1) : 35-75 (January 2001).
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