Rosa. M – suite

7 déc. 1997

Depuis une semaine, le ROSA. M est en difficulté en baie de Seine et aux abords de Cherbourg. Les informations relatives aux marchandises dangereuses embarquées, des classes 6, 3, 9, 8 ont été divulguées grâce à Robin des Bois et à la presse régionale. Des camions sont aussi embarqués dans les cales inférieures.

Le Rosa M a été déséchoué et remorqué dans la grande rade de Cherbourg grâce à la compétence des équipages des remorqueurs et à l’autorisation d’entrer en zone portuaire accordée in fine par la Préfecture Maritime. Les représentants des armateurs voulaient que dès ce matin, malgré les prévisions météo défavorables, le ROSA. M soit remorqué jusqu’au Havre, un voyage long et périlleux à travers la baie de Seine où les ressources marines font vivre plusieurs centaines de bateaux de pêche. La baie de Seine est aussi la zone de convergence des trafics maritimes des ports de l’estuaire et de la basse Seine.

Le ROSA. M dont la gîte n’est pas corrigée, se trouve cependant dans une position relativement favorable, qui pourrait permettre l’éjection ou le débarquement de certains conteneurs, ainsi que le pompage des hydrocarbures dans les réservoirs.

Dans cette perspective, les moyens immédiatement mobilisables de la Préfecture Maritime de Cherbourg semblent insuffisants. Il est temps maintenant que dans cette affaire le Ministère de l’Environnement sorte de sa léthargie et missionne le CEDRE, partenaire habituel de la Marine Nationale dans ce type de situations difficiles. Basé à Brest, le CEDRE placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement a pour mission d’assister les autorités françaises chargées de lutter contre les pollutions accidentelles maritimes. Cette mission s’exerce notamment dans le cadre de la circulaire du Premier Ministre du 12 octobre 1978 relative à la préparation des plans POLMAR et de la circulaire interministérielle du 18 février 1985 relative aux pollutions accidentelles des eaux intérieures. Le CEDRE était intervenu dans les sinistres du Sherbro en hiver 1993 et du Kini Kersten en 1987.

Pour éviter la contamination de la rade de Cherbourg par les eaux de pompage éventuellement polluées des garages inférieurs du ROSA. M et pour prévenir la dispersion de conteneurs dans les chenaux du port, toutes les compétences sont requises. La sécurité nautique du port, les gisements de coquilles Saint Jacques de la rade, et les élevages piscicoles en dépendent.

Alors que les consultations publiques sur la création de Port 2000 au Havre sont en phase d’ouverture, la preuve est encore une fois faite que Cherbourg est un port vital pour la Manche et la baie de Seine et qu’un centre opérationnel de sauvetage, de renflouage et de réparation navale doit y être développé, d’urgence.

 

 

 

 

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