Deux navires – citernes transportant de l’acide phosphorique sont depuis le 5 janvier 2001 et le 17 janvier 2001 retenus dans le port de Saint-Malo, pour cause de déficiences techniques ou structurelles.
En premier, l’Annamaria pourrait prendre le départ, ce soir, vers 20 heures, à destination d’Aliaga en Turquie où il serait détruit selon les assurances données au Centre de Sécurité des Navires de Saint-Malo. L’armateur norvégien de l’Annamaria préfère envoyer son navire de 25 ans à la casse plutôt que de lui faire subir de coûteuses réparations.
En référence à la trajectoire du R Jupiter , la destruction de l’Annamaria ne peut pas être considérée comme acquise. Parti de Saint-Nazaire le 1er décembre 2000, le R Jupiter devait être détruit au Pakistan. Il navigue aujourd’hui en Mer Rouge. Nous demandons à la Norvège, État du pavillon, de s’assurer de la démolition de l’Annamaria et d’en communiquer les preuves aux autorités françaises et à l’association Robin des Bois.
D’autre part, étant donné que les stockages, pompes, filtres et tuyauteries des ex – usines de fabrication d’acide phosphorique sont des déchets aujourd’hui considérés comme faiblement radioactifs – l’acide phosphorique provient du traitement des phosphates qui ont des teneurs significatives en uranium – nous demandons à la Norvège de faire procéder à bord de l’Annamaria, et avant sa démolition, à des dépistages de radioactivité dans les appareillages et équipements les plus susceptibles d’avoir subi des dépôts de tartres radioactifs (radium et uranium). De telles précautions ont deux objectifs: épargner la santé des ferrailleurs et démolisseurs dans le chantier naval turc, et éviter la remise sur le marché, après la deuxième fusion, des ferrailles radioactives.
Le deuxième chimiquier, le Capo Azzurro (25 ans) battant pavillon italien, est encore immobilisé. Il devait livrer une cargaison d’acide phosphorique à la Rochelle. Mis à quai au pied des remparts à côté de l’Annamaria, le Capo Azzurro portait sur le pont, sous les évents d’aération des cuves pleines, un panneau d’information destiné à l’équipage. Il a été enlevé par un officier alors que Robin des Bois le photographiait. Il portait la mention: “Produit suspecté cancérigène. Des équipements de protection doivent être portés dans cette zone”.
Imprimer cet article