SARIA-SIFDDA

22 juin 2000

Aujourd’hui 22 juin, à l’occasion du changement de nom de SARIA-Industries en Société Industrielle Française de Destruction de Déchets Agricoles (SIFDDA) l’autosatisfaction règne au sein de la direction du groupe. Mais la méfiance se répand parmi les salariés et dans les communes d’implantation.

De nombreux sites exploités par le groupe sont saturés de façon chronique. Les stockages précaires se multiplient, des stations d’épuration débordent, quand elles existent. Les pollutions de rivières par des effluents chargés de matières en suspension et d’agents infectieux se succèdent. Les centres de collecte et de transit d’Arzano (Finistère), de Dun-le-Palestel (Creuse), les usines de Guer (Morbihan), de Bayet (Allier) ont pollué des cours d’eau en 1999 et 2000. A Arzano une vingtaine de bovins sont morts en mars 1999 après avoir bu l’eau du Scao en aval du site.

Des stocks de farines animales à hauts risques sanitaires sont entreposés en plein air comme à Dun-le-Palestel (1200 t), ou dans des hangars non-hermétiques tels ceux de Cléguer et de Caudan (Morbihan). Des insectes, des oiseaux, des rats accèdent aux farines et dispersent les agents infectieux dans l’environnement.

Des cadavres et des matières animales traversent maintenant la France sur des centaines de kilomètres pour rejoindre les usines de traitement du groupe, dans lesquelles les conditions de travail se déteriorent. De plus en plus de chargements arrivent en état de décomposition avancée,, menaçant la santé des ouvriers et compliquant le traitement. Les dysfonctionnements et les pollutions aggravent les risques pour l’environnement et les populations.

Dans ce contexte dégradé les projets de la SIFDDA se heurtent à la méfiance et à l’opposition des riverains, comme à Arzano ou à Châtillon-Saint-Jean dans la Drôme. Les ambitions de la SIFDDA de capter de nouveaux marchés dans la destruction de déchets industriels et de boues de stations d’épuration par l’installation d’un incinérateur d’une capacité de 190.000 t/an à Arzano sont déraisonnables.

La priorité du groupe doit être accordée à la remise à niveau des installations, à la résorption des sources de pollutions, et à la restauration de la confiance des salariés et des populations. Robin des Bois demande aux autorités préfectorales et aux services vétérinaires de renforcer dès cet été leur vigilance sur les sites de la SIFDDA.

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