Aujourd’hui, les Etats-Unis détruisent 5,4 tonnes d’ivoire saisi depuis 25 ans par les services compétents en violation des réglementations nationales et internationales. Une notification officielle a été envoyée au secrétariat de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). Les Etats-Unis souhaitent que d’autres Etats détruisent leurs stocks d’ivoire illégal.
Ils ne pourront pas compter sur la France. Dans un récent courrier à Robin des Bois, le Ministre de l’Ecologie considère que les pays qui procèdent à la destruction volontaire des saisies d’ivoire privilégient les actions symboliques et fortement médiatisées au détriment de réelles actions de fond. En outre, le Ministère de l’Ecologie refuse « pour des raisons de sécurité » de rendre public l’inventaire du stock d’ivoire illégal détenu par l’Etat français et les muséums d’Histoire Naturelle.
Une compilation de données fragmentaires et provenant d’autres sources que le Ministère de l’Ecologie fait état entre 1998 et 2012 de 8 tonnes d’ivoire saisi. La France dont les liens politiques, logistiques et culturels avec le continent africain sont historiques est un des pays majeurs de transit de défenses d’éléphants ou d’ivoires travaillés. Il est probable que depuis 1975, entrée en vigueur de la CITES, les douanes françaises et les autres services compétents ont saisi plusieurs dizaines de tonnes d’ivoire illégal. Combien exactement ? Où est-il ? Comment a-t-il été géré ou dispersé ? Motus et bouche cousue. Le Ministère de l’Ecologie, c’est le Ministère de la Défense.
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