Les baleines en eaux troubles
La 53 ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale -CBI- se terminera demain à Londres. Retenu à Bonn dans le cadre de la finalisation du protocole de Kyoto, le haut fonctionnaire responsable de la délégation française ne sera finalement pas du tout venu. Sans directives, le reliquat de la délégation aura opté pour le profil très bas, lâchant notamment la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Allemagne et Monaco dans la défense des grands cétacés. Historiquement, la France a été un pays baleinier notoire et un leader épisodique dans la protection des baleines. Elle a notamment proposé le sanctuaire dans l’Océan Austral approuvé en 1994 par la CBI. En 2001, la France n’a parrainé que deux résolutions, n’en aura proposé aucune et ne s’est portée volontaire pour aucun groupe de travail. Pourtant, la préparation de la prochaine réunion qui se tiendra au Japon est cruciale pour l’avenir des grands cétacés, d’autant que des pays africains francophones pourraient à l’image de la Guinée renforcer le camp des chasseurs de baleines.
Les baleines sur le pas de tir
La 53ème session plénière de la Commission Baleinière Internationale -CBI- se tient à Londres du 23 au 27 juillet 2001. Sur l’océan, plus de mille baleines sont officiellement chassées chaque année par la Norvège et le Japon, et sur le tapis vert, elles perdent aussi du terrain. Comme d’autres pays protecteurs, la France mollit et attend de voir où le vent va la pousser. Le responsable de la délégation française, membre du Ministère des Affaires Etrangères, est retenu à Bonn par le marathon de Kyoto; il arrivera à Londres en cours de session. L’Islande qui souhaite réadhérer à la CBI en introduisant immédiatement une objection à l’interdiction de la chasse commerciale, et la Guinée, alliée du Japon, sont elles bien là, comme à Bonn. Le golfe de Guinée abrite des cachalots, des baleines à bosse et des rorquals de Bryde. Jusque dans les années 60, des stations baleinières étaient en activité au Gabon et à Sao Tomé. La conjoncture est donc grave pour l’ensemble des baleines mondiales, d’autant que la prochaine réunion de la CBI se tiendra au Japon. Robin des Bois est observateur à la CBI depuis 1988 et a fait en ouverture de cette 53ème session la déclaration suivante.