Li Peng à Concarneau
Un bateau congélateur chinois, le Liao Yu Leng 4 est arrivé dans le port de Concarneau en même temps que monsieur Li Peng a débarqué à Orly.
Le Liao Yu Leng 4 est un ambassadeur de la déréglementation et des conditions de travail pratiquées par la Chine. Sa coque rouillée et cabossée trahit un manque d’entretien et d’arrêt technique. Il vient de passer deux ans à la mer, sans rentrer en Chine. Son équipage est obligé de se livrer à des trafics prohibés : la douane a découvert à bord de l’ivoire de contrebande. C’est en économisant sur la sécurité et en surexploitant les équipages que les armateurs chinois prennent place sur le marché européen. Ils soustraient ainsi aux armateurs français, soumis à des normes plus strictes, le transport de thon en provenance d’Afrique.
Chine : entre commerce et prostitution
Les six militants de l’association Robin des Bois, interpellés à 12H45 en face de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Paris, quelques minutes avant l’arrivée de M. Li Peng au festin organisé par les industriels français, ont été relâchés à 15H30. Ils tiennent à souligner que les Droits de l’Homme, la protection de l’environnement, et les conditions de travail conformes au droit syndical international ne sont pas des luxes ou des gymnastiques, mais sont les seuls garants d’un développement durable et respectable.
Visite de Li Peng: une escapade nucléaire à La Hague ou Gravelines ?
A ce jour le programme de la visite officielle en France – du 10 au 12 avril- du premier ministre chinois n’est pas encore dévoilé. Les “milieux informés” n’évoquent qu’un voyage à Toulouse chez Airbus Industrie. Mais Li Peng restera deux jours, et une branche de l’industrie a déjà de gros intérêts et de vastes ambitions en Chine : le nucléaire français. Framatome, le CEA, EDF, Cogéma et leurs cascades de filiales ou sous-traitants y ont déjà construit deux réacteurs au “design français” (Daya Bay 1-2), participé à la conception de trois autres (Quinshan 1-2-3), s’apprêtent à construire la centrale de Ling’Ao et fournissent le combustible nucléaire pour toutes. Framatome et la Cogema participent à la production d’uranium enrichi dans l’usine de Yibin, et souhaitent y installer une chaîne de fabrication du combustible MOX. Rappelons que l’extraction d’uranium en Chine est pratiquée par des prisonniers, en particulier sur le site de Puli dans le Xinjiang.