Une grosse boulette dans la baie du Mont-Saint-Michel
Objet: déchets de marées noires.
L’été dernier, les plages de Saint-Malo et de la baie du Mont-Saint-Michel ont subi des arrivages diffus mais réguliers de résidus de fuel en provenance de l’épave du Prestige. Les Côtes-d’Armor, le littoral ouest du Cotentin ont eux aussi été touchés.
En l’absence du déclenchement du plan Polmar, qui aurait permis de mobiliser des fonds et des solutions techniques pour le stockage à terre et l’élimination des déchets de marées noires, les communes et leurs services techniques ont improvisé et mal interprété des recommandations venues du Cedre (Centre de Documentation, de Recherche et d’Experimentation sur les pollutions accidentelles des eaux). Depuis le naufrage de l’Erika , cet organisme préconise à titre exceptionnel et au cas par cas le séchage en haut de plage des déchets, puis leur étalage au milieu de l’estran, la reprise par la marée montante et la collecte des hydrocarbures séparés du sable et déposés sur la laisse de mer; cette technique dite du “surf-washing” est une opération délicate, hiérarchisée, qui doit faire l’objet d’un suivi attentif et qui ne peut s’appliquer qu’à des sédiments très faiblement pollués.
La marée noire déménage à Herbignac
Après l’épisode grotesque et consensuel du dragage des ports du Croisic et de la Turballe, et l’immersion des déchets à quelques centaines de mètres du littoral, survient l’enlèvement de 26.000 tonnes de rochers estampillés “Erika” vers la carrière de la Clarté, dans le parc régional de la Brière.
Encore une fois sans enquête publique, et sous le couvert d’une urgence préfabriquée par un montage d’appels d’offres infructueux, des grandes manoeuvres et des grossiers coups de balais dont se félicitent élus, hôteliers et en l’occurrence les paludiers, masquent des risques sanitaires et environnementaux.