Bulletin « A la Trace » n°3
« A la Trace » n°3
(pdf – 80 pages. 4,3 Mo)
Veuillez trouver en lien la version française du n°3 de « A la Trace », bulletin trimestriel d’information et d’analyses sur le braconnage et la contrebande d’animaux menacés d’extinction.Tous les évènements couvrent octobre, novembre et décembre 2013. A noter que « A la Trace » bénéficie désormais du soutien financier de la Fondation Brigitte Bardot, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux et de la Fondation Franz Weber.
Tchin Chine pour les éléphants !
La Chine détruit aujourd’hui de l’ivoire illégal saisi à ses frontières et sur son territoire.
Conformément aux décisions de la CITES*, les courtiers agréés par le gouvernement chinois ont acheté aux enchères 60 tonnes d’ivoire en 2008 à 4 pays d’Afrique australe, le Zimbabwe, le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud. Le prix moyen d’achat a été de 157 US$/kg, dix fois moins que sur le marché noir de l’époque. Les défenses d’éléphants ont ensuite alimenté 172 ateliers et magasins de détails bénéficiant d’une licence spécifique.
L’ouverture d’un marché restreint de l’ivoire légal a provoqué un raz de marée de l’ivoire illégal pour satisfaire une demande croissante et diversifiée en Chine. Des commerçants dûment enregistrés complètent leur stock légal avec de l’ivoire de contrebande et des sites internet proposent de l’ivoire issu du trafic international.
Secret défense
Aujourd’hui, les Etats-Unis détruisent 5,4 tonnes d’ivoire saisi depuis 25 ans par les services compétents en violation des réglementations nationales et internationales. Une notification officielle a été envoyée au secrétariat de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). Les Etats-Unis souhaitent que d’autres Etats détruisent leurs stocks d’ivoire illégal.
Ils ne pourront pas compter sur la France. Dans un récent courrier à Robin des Bois, le Ministre de l’Ecologie considère que les pays qui procèdent à la destruction volontaire des saisies d’ivoire privilégient les actions symboliques et fortement médiatisées au détriment de réelles actions de fond. En outre, le Ministère de l’Ecologie refuse « pour des raisons de sécurité » de rendre public l’inventaire du stock d’ivoire illégal détenu par l’Etat français et les muséums d’Histoire Naturelle.
Ivoire : une première très inquiétante !
Quelles que soient les motivations du voleur d’ivoire au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, ce hold-up est à prendre au sérieux. S’agit-il d’une initiative personnelle, d’une commande ou de l’émergence d’un nouveau réseau clandestin de trafic d’ivoire en France et en Europe ?
Depuis 2011, 82 cornes de rhinocéros ont été volées en Europe dont 11 en France. Ces vols sont attribués à des réseaux criminels organisés. Ils visent les musées, des antiquaires, des salles de vente aux enchères, des taxidermistes et des collectionneurs privés. Les vols sont parfois assortis de violence auprès des personnes. Dans les zoos, les rhinocéros font l’objet d’une protection renforcée. Le développement de ces vols est parallèle à l’augmentation du braconnage en Afrique et en Asie et à l’augmentation du prix au kilo de la corne de rhinocéros sur le marché noir et le marché légal. Certains experts évoquent le prix de 65.000 euros le kilo.
La CITES se moque du braconnage des éléphants
Les compromis et les blablas signent la fin de l’ère des éléphants
Malgré les grands discours à l’occasion de son 40ème anniversaire, la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – a échoué à protéger les éléphants. Les populations d’éléphants en Afrique sont littéralement assiégées pour répondre à la demande d’ivoire en Asie. Rien qu’en 2011, au moins 25.000 éléphants ont été massacrés pour l’ivoire et le phénomène a empiré en 2012.