Les déchets de l’« Amoco Cadiz » et « autres » comme si vous y étiez
L’inventaire consolidé des sites de déchets de marées noires a été réalisé grâce à l’obstination de Robin des Bois. Certains élus locaux qui ne sont plus aux affaires ont parfois parlé de harcèlement. La saisine du BRGM – Bureau de Recherches Géologiques et Minières – par le ministre d’Etat Jean-Louis Borloo en 2009 a fait notamment suite à plusieurs plaintes déposées par Robin des Bois en 2007 pour abandon de déchets dangereux auprès des procureurs de Morlaix, de Brest, de Guingamp, de Saint-Brieuc, de Quimper. Ces plaintes ont été classées sans suite “pour infractions insuffisamment caractérisées”. Elles ont cependant fait l’objet d’enquêtes préliminaires notamment pour les déchets du Torrey Canyon dans les Côtes d’Armor et les procès verbaux ont contribué à l’élaboration de l’inventaire.
Torrey Canyon – 18 mars 1967 : la mère des marées noires
Le 19 février 1967, le Torrey Canyon quitte la raffinerie d’Al Ahmadi au Koweit. Le supertanker se dirige en contournant l’Afrique du Sud vers Milford Haven au Pays de Galles, Royaume-Uni. Il transporte 120.000 t de pétrole brut. Construit en 1959 aux Etats-Unis par Newport News Shipbuilding, il a été jumboïsé en 1965 et rallongé de 247 à 297 m; sa capacité initiale de 60.000 t a été doublée. Il fait la fierté des armements pétroliers.
Le 18 mars 1967, le Torrey Canyon à la suite d’une erreur de navigation s’empale sur des récifs entre les îles Scilly (ex-Sorlingues) et les Cornouailles britanniques.
Deux mois après le naufrage, le bilan est lourd, 150 km de côtes polluées au Sud-Est de l’Angleterre. Des milliers d’oiseaux englués dérivent dans la mer de la Manche et atterrissent morts ou mourants de Calais à l’Ile d’Yeu. Le littoral est en deuil entre la presqu’île de La Hague et la pointe de la Bretagne. Les îles anglo-normandes sont en noir.
Pour la première fois, l’expression marée noire est à la une de la presse.
Chronique d’un naufrage évité
Le 17 août 2016, Robin des Bois a alerté la ministre de l’Ecologie sur la présence à Thourotte de la péniche La Toison d’Or pleine de déchets d’hydrocarbures sur l’Oise en amont de Compiègne.
Sauvetage de la Toison d’Or
Suite à l’alerte de Robin des Bois du 16 août et à la décision de Madame la Ministre de l’environnement de saisir l’ADEME en urgence impérieuse le 18 août, un appel d’offre a été lancé pour vider la péniche Toison d’Or de tous ses fûts d’hydrocarbures. La Toison d’Or immobilisée sur l’Oise à hauteur de Thourotte depuis une vingtaine d’années menace de chavirer. Des irisations s’échappent de la coque. Les travaux commenceront le 16 octobre et devraient durer 6 semaines. Le chantier est délicat compte tenu de l’état dégradé, de la gîte et de la flottabilité de la péniche. Les travaux sont estimés dans un premier temps à un peu moins de 700.000 €.
La marée noire de la Toison d’Or
La Toison d’Or, une péniche abandonnée sur les bords de l’Oise à Thourotte contient 150 à 200 fûts d’un fioul lourd dont la composition exacte n’est pas connue. La cargaison à ciel ouvert diffuse dans l’affluent de la Seine des irisations et des coulées noires qui menacent les canards, les hérons, les grenouilles, les poissons, la Seine et la baie de Seine. La Toison d’Or est en péril imminent de chavirage ou de naufrage à la prochaine crue ou au prochain orage. Face à la menace, les autorités tergiversent et attendent que les responsables potentiels fassent cesser le péril imminent.