On nous mène en bateau-poubelle
Dans le domaine de l’insécurité maritime, les autorités françaises sont roublardes, débordées et complices. Les Affaires de l’Ievoli Sun au large de la presqu’île de la Hague et de l’Oscar Jupiter à Nantes sont là pour le prouver.
Ievoli Sun
L’objectif de la préfecture maritime de Brest, après l’abandon du navire et le sauvetage réussi de l’équipage, était d’éloigner des côtes bretonnes le navire en perdition. L’effet d’annonce du remorquage vers Cherbourg ou le Havre a soulagé l’opinion publique et lui a permis de bien dormir pendant la nuit du lundi 30 octobre. Mais aucun spécialiste, vu l’état de la mer et de l’épave à moitié engagée sous l’eau, ne pouvait croire que la manoeuvre irait jusqu’à son terme. Aucune arrivée de matériel de dépollution ou de moyens techniques d’accompagnement n’a été signalée à Cherbourg dans la nuit du 30 ou la matinée du 31 octobre. Quand l’Ievoli Sun a sombré près de la fosse des Casquets, la direction du port de Cherbourg n’avait toujours pas reçu l’autorisation d’accueillir le bateau naufragé. A la Direction des ports et des voies navigables du Ministère des Transports “on se grattait la tête” dit on de source informée. Il y avait de quoi. Les 4000 tonnes de styrène sont considérées comme inflammables, instables, réactives, neurotoxiques et dans certaines conditions explosives. Autant pour l’équilibre biologique de la grande rade de Cherbourg que pour la sécurité publique, il était impensable de faire rentrer un tel potentiel de risques dans un port urbanisé avec un trafic régulier de car-ferries, de bateaux de pêche, de cargos et de sous-marins nucléaires.