Paris – Dakar : la fin d’une mésaventure
La caravane polluante, pétaradante et meurtrière du Paris-Dakar s’éteint enfin après 30 ans. Après avoir été expulsé de France, le Dakar est exproprié d’Afrique. Ce cortège accidentogène composé de skieurs à la retraite et des fameux « fondus du Dakar » toujours prompts à s’émerveiller à 150 à l’heure des paysages et misères magiques de l’Afrique est enfin arrivé en bout de course, dans le fossé, sans dépanneuse à l’horizon, ni hélicoptères.
Le 1er janvier 1988 trois membres de Robin des Bois ont au départ de Versailles effacé les enseignes publicitaires de la voiture sponsorisée par la COGEMA et son sous-traitant MECATOM afin d’éviter la propagande nucléaire sur le continent africain. En rade en Mauritanie, la voiture n° 312 avait été abandonnée sur place.
2004 : le Dakar s‘égare
A défaut d’entrer dans la légende, la 26ème version du Dakar entrera pour la première fois et dès la première étape dans une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) à l’intérieur de la forêt de Fontfroide près de Narbonne.
Elargies les pistes forestières interdites tout au long de l’année aux invasions automobiles et motocyclistes, écrabouillés les maquis à cistes et à bruyères, envolés les chouettes-effraie et les autours, brutalisées les bruyères câlines. La spéciale de Narbonne qui se déroulait jusqu’alors dans un terrain dégradé et sans valeur patrimoniale exceptionnelle agresserait les peuplements de pins méditerranéens d’une région à faible couverture forestière.