L’impair d’argent
Objet: remise de “l’Equerre d’argent”à l’architecte Marc Mimram
La remise du prix de “l’Equerre d’argent” aujourd’hui par Madame Tasca, ministre de la Culture, à Marc Mimram, architecte et maître-d’oeuvre de la passerelle Solférino à Paris, ne récompense que l’utilisation exclusive de bois tropicaux surexploités, coupés dans des forêts primaires menacées, et promotionnés par des filières commerciales aux mauvaises pratiques.
Les dés sont ipé
La passerelle Solférino en plein cœur de Paris va susciter un tollé. Inscrite dans la série des évènements parisiens de l’an 2000, son inauguration est prévue à l’automne 1999. Son coût total est de 100 millions de francs payés par le ministère de la Culture et le ministère de l’Equipement.
Elle sera, selon les exigences et les habitudes de son architecte-concepteur le cabinet MIMRAM, hyper exotique : 50 m3 d’iroko pour les pièces de rives, 20 m3 de doussié pour les mains-courantes et 2000 m2 d’ipé pour les planchers. Cette juteuse balance de bois d’Afrique et d’Amérique du Sud a déjà été mise en œuvre à la Bibliothèque Nationale de France (BNF) par son collègue Dominique Perrault.
La France osera-t-elle la passerelle en chêne ?
Le pays d’Ariane et des centrales nucléaires est aujourd’hui confronté à un nouveau défi technologique majeur : l’Etablissement Public de Maîtrise d’Ouvrage des Travaux Culturels (EPMOTC) et le cabinet d’études architecturales MIMRAM hésitent à choisir le bois de chêne pour le platelage de la passerelle Solférino qui enjambe la Seine entre le jardin des Tuileries et le quai Anatole France et le musée d’Orsay.
Selon les responsables du projet, l’absence de référence en France ne garantit pas la durabilité de l’ouvrage, si l’option chêne était retenue. “Ce serait une première et nous préférerions jouer la sécurité en utilisant de l’ipé. Aux Etats-Unis, plusieurs passerelles sont faites en ipé”.