Gazons synthétiques
Robin des Bois, en tant que membre du Conseil d’Administration de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a saisi l’Agence au sujet des gazons synthétiques à base de pneumatiques usagés.
Pneus usagés : un accord historique
Dans le cadre d’un accord volontaire qui sera signé aujourd’hui sous l’égide du Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables et avec la participation de Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, les stockages historiques de pneus usés (cf . cartographie ci-dessous) vont faire l’objet d’une résorption progressive entre 2008 et 2016 au plus tard. Cet accord est l’aboutissement d’un travail régulier de plusieurs années entre la Direction de la Prévention des Pollutions et des Risques du Ministère de l’Ecologie, les manufacturiers de pneumatiques, les distributeurs, les professionnels du déchet et la société civile représentée par Robin des Bois.
La mondialisation des moustiques
L’Aedes albopictus responsable de l’épidémie dite de chikungunya à la Réunion a été observé pour la première fois en métropole en octobre 1999 dans le stock d’une entreprise de recyclage de pneus usés et importés. L’espèce s’est reproduite sur place. Stockés à ciel ouvert, les pneus collectent les eaux de pluie, et les conservent. Ces matrices liquides sont ensuite enrichies par des matières organiques comme les feuilles. L’Aedes albopictus s’est adapté très facilement à ces gîtes larvaires artificiels plus vrais que nature. Pondus sur les parois internes des pneus, les œufs voyagent à travers le monde dans le cadre d’un commerce international, proliférant, et à plus d’un titre nuisible. La mondialisation des pneus hors d’usage aboutit à la mondialisation des moustiques et des risques sanitaires. Dès 1998, l’Agence nationale pour la démoustication et la gestion des espaces naturels démoustiqués (ADEGE) a été sollicitée par le Ministère de la Santé qui souhaitait la mise en place d’une stratégie de défense sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Génération pneus
Partout. Dans les ornières, les lisières, les clairières, les fermes, les délaissés, les parcs, les rivières, les ZNIEFF, les trous, la mer, gisent des pneus abandonnés et débraillés.
Transporteurs internationaux d’insectes, incubateurs de larves, imprenables gîtes à carnassiers, il leur arrive de brûler sous l’effet des hasards et des malveillances et de se conduire alors comme des soufrières artificielles jusqu’à l’interminable consomption des fumerolles métalliques et toxiques. Les pneus usés polluent le paysage, l’atmosphère, les sous-sols et les eaux.
Le dérapage des vieux pneus
Objet : l’autorisation des pneus usagés en remblaiement, par l’entrée en vigueur du décret du 24 décembre 2002
La mise en place d’une nouvelle filière d’élimination des pneus usagés est une des bonnes résolutions du gouvernement pour l’année 2004.
Elle démontre déjà ses travers comme le redoutaient Robin des Bois et nombre de techniciens spécialisés dans la gestion des déchets. L’utilisation de pneus pour le remblaiement, considérée comme une technique de valorisation, est désormais appliquée sur le terrain. A côté de la route départementale 298 entre Mauvezin et Solomiac, dans le Gers, une tranchée d’environ 200 m de long est en cours de comblement avec des pneus usagés en provenance des stocks abandonnés de la région Midi-Pyrénnées. Les pneus par milliers sont déversés en vrac par camions. Pourtant, les pneus selon la nomenclature déchet sont des déchets industriels. En plus des matériaux et adjuvants toxiques intégrés aux pneus neufs (oxyde de zinc, soufre, nickel, cadmium), les pneus usagés sont imprégnés au moins en surface par les polluants routiers (hydrocarbures, plomb).