L’affaire Radium – 2010
Mission Radium
La campagne qui s’ouvre de dépistage et si nécessaire d’assainissement des sites radium est l’aboutissement de recherches historiques initiées depuis 14 ans par Robin des Bois et l’ANDRA dans le cadre de l’inventaire national des déchets radioactifs. Le radium a été utilisé entre 1900 et 1960 pour des usages médicaux, pharmaceutiques ou parapharmaceutiques, d’hygiène corporelle ou cosmétiques. Sa luminescence a été exploitée par les industries horlogère, textile, aéronautique et de l’armement.
Halte au radium
Les activités de la halte garderie du 12 rue Chomel dans le 7 ème arrondissement de Paris sont désormais suspendues par arrêté préfectoral jusqu’à l’enlèvement de toutes les contaminations radioactives. Les 3 laboratoires mobilisés sur le site (OPRI, IPSN et CRII-RAD) ont constaté des taches de contamination au radium dispersées dans le passage cocher, la cour, le rez-de-chaussée, les parties communes, le premier étage, le deuxième étage et les sous-sols du petit immeuble qui abritait le siège de la Société Française des Applications du Radium. Même si les risques sanitaires sont qualifiés de faibles, très faibles, de quasi nuls ou nuls par des autorités scientifiques et médicales, tous les membres du Comité de Suivi sont unanimes pour souligner que cette exposition des enfants aux rayonnements émis par les pollutions historiques est inacceptable et doit être résorbée dans les meilleurs délais.
La crèche au radium
En 1996, l’association Robin des Bois a envoyé à l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) une liste de sites parisiens susceptibles d’être contaminés par des activités de manipulation, de formulation et de conditionnement du radium. La radium est un métal radiotoxique employé à tort et à travers dans la première moitié du 20ème siècle pour des applications médicales et industrielles.
Dans son inventaire publié en septembre 1998, l’ANDRA précise que le STIIC (Service Technique d’Inspection des Installations Classées agissant sur Paris et les 3 départements de la petite couronne) n’a pu contribuer à rassembler des données complémentaires ou à réaliser d’opérations techniques de lever de doute avec les moyens du laboratoire central de la Préfecture de Paris.
Simultanément, après la diffusion publique des adresses repérées par Robin des Bois, une équipe de techniciens de l’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants) et d’autres laboratoires officiels a enchaîné une visite de 33 sites suspects.
A la suite de ces visites faites en 1 semaine, le Président de l’OPRI déclarait à la presse que seuls 5 cas de très faible radioactivité ont été mis à jour et qu’ils seraient “traités et éliminés dans les jours qui viennent”. Les rapports de visites précisaient en outre qu’un nouveau contrôle serait effectué sur les sites “douteux”.
La crèche n’a en fait été rééxaminée qu’en mai 2000 alors que la première visite signalait “un champ de rayonnement significatif au niveau des 2 siphons d’évacuation des eaux usées”. La directrice de l’association pour l’aide aux mères de famille de Paris avait été avisée de la nécessité d’interdire tout accès à proximité de cette galerie technique.
En fait, les nouvelles investigations ont démontré des points chauds dans les niveaux supérieurs de l’immeuble anciennement occupé par la Société des Applications du Radium et de la Radioactivité.
Contribution de Robin des Bois à la transparence sur la gestion des déchets nucléaires
Il se vérifie que les sites parisiens intra-muros consacrés entre 1900 et 1950 à l’extraction, au fractionnement, à la formulation, à la location du radium et de ses congénères n’ont pas depuis la publication en juillet 1997 de l’inventaire de l’Andra, fait l’objet d’opérations de levers de doute. A l’issue d’une réunion convoquée par le Ministère de la Santé vendredi dernier 4 septembre, il a été cependant décidé de mobiliser dans ce domaine les techniciens de l’OPRI.
Lettre aux parents
Le groupe scolaire Marie Curie, comprenant une école maternelle et une école primaire recevant environ 400 enfants âgé de 3 à 12 ans, est implanté sur un site pollué par des activités chimiques superposées entre 1850 et 1930.
Dès le milieu du 19ème siècle, les Etablissements Armet de Lisle ont fabriqué de la quinine et des colorants à partir de ferrocyanures produits par les usines à gaz de la région parisienne.
Cette activité particulière est susceptible, étant donné les conditions de gestion des matières et déchets dangereux en vigueur au 19 ème siècle, d’avoir contaminé les sous-sols et les aquifères adjacents, ainsi que les sédiments de la Marne.