La résidence naphtalène
C’est une première. Monsieur le Maire du Havre a posé cet été en compagnie d’astucieux promoteurs la 1ère pierre d’un programme résidentiel comprenant 514 logements et 130 studios universitaires. Plus de 1000 personnes vivront donc sur un site archi-pollué, recouvert d’une dalle de 20 cm de béton. Les garages seront au rez-de-chaussée, les “ jardins ” au 2ème niveau. Pas un seul arbre ne sera planté dans le sol, et aucune information sur les pollutions n’a été délivrée aux acquéreurs. “ Toutes les pollutions sont restées sur place. C’était prévu ” dit le chef de chantier. La dalle de béton tirant un trait sur un siècle d’hydrocarbures et de métaux toxiques va bientôt être coulée. Les travaux avancent à marche forcée. Les appartements doivent être livrés en juin 2004 ! Des prélèvements atmosphériques des composés organiques volatiles sont réalisés au dessus du site en face d’une maison de retraite dont les usagers n’ont rien à connaître.
Les casseroles de Pechiney
Cession, fusion, intégration, dissolution, liquidation sont des opportunités pour enfouir dans les mémoires et les substrats hydrogéologiques le passif environnemental issu d’activités industrielles historiques, dans un temps pas tout à fait fini où les décharges internes et gratuites permettaient d’épaissir la marge des bénéfices.
A ce jeu, Pechiney est orfèvre. Il a refilé à Rhodia et à la commune de Wattrelos (59) des terrils pollués qui relarguent jusqu’à 70 kg de chrome par jour dans un cours d’eau. Il laisse l’Etat, l’ADEME et l’Alsace se dépatouiller avec des déposantes et des migrations de rebuts de lindane, un pesticide persistant et interdit. Pechiney considère la Méditerranée comme sa décharge interne et y déverse, tant en Grèce qu’en baie de Cassis, les déchets de fabrication d’alumine. La fosse de Cassidaigne est stérilisée. Le “barrage des boues rouges” à Rousson (30), un thalweg obturé par un mur de 60 m de haut et rempli par Pechiney avec les résidus de son usine de Salindres maintenant désaffectée, est aujourd’hui sous la responsabilité de Rhodia.
Pas de prison sur un site pollué
Le territoire de Vendin-le-Vieil, où le ministère de la Justice entend construire une nouvelle prison, comprend un pourcentage exceptionnel de friches industrielles et de sous-sols contaminés.
La décision d’y implanter un établissement public confirme la tendance observée depuis plusieurs années. De plus en plus d’établissements scolaires, hospitaliers ou sanitaires sont implantés sur ces terrains délaissés et attractifs du point de vue financier.
Les sols, sous-sols, les eaux superficielles et souterraines sont contaminés à Vendin-le-Vieil. Citons à titre d’exemple:
– l’usine Elf-Atochem avec des dépôts enterrés de déchets industriels spéciaux, et sa décharge interne de goudrons et d’hydrocarbures;
– la gare d’eau en bordure du canal de la Deûle, avec ses boues polluées au phénol;
– l’ancienne cokerie de Vendin appartenant à Charbonnages de France, polluée par des ferrocyanures;
– l’ex-dépôt de liquides inflammables Elf-Atochem;
– les nombreuses friches minières des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais à Vendin-le-Vieil.
Gard : les rivières stériles
“Rendre les sites miniers à la nature en faisant en sorte qu’ils ne créent pas de trouble pour la sécurité des populations et la préservation de l’environnement“. Tel est soit-disant l’objectif de Metaleurop. La bonne fin des travaux doit être constatée par un arrêté préfectoral. La renonciation à la concession est ensuite autorisée par décret ministériel. Metaleurop est détenteur d’une trentaine de concessions minières;
La mine de plomb à ciel ouvert de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille a été exploitée par la multinationale Penarroya entre 1956 et 1963. Faute de rentabilité le gisement est abandonné. Penarroya, dont le patrimoine est aujourd’hui sous la responsabilité de Metaleurop, laisse sur place environ 1 million de tonnes de stériles plombeux contenant de l’arsenic et du cadmium. L’autorisation administrative de dépôt de stériles ne devait pas dépasser 25.000 t ! La vallée du Reigous devient la rivière rouge. On y retrouve des traces de poison; les stériles stagnent, tout les monde s’en occupe et rien ne bouge, sauf en 1976 quand des orages brutaux en emportent une partie. Les truites et les écrevisses sont décimées, il devient impossible d’utiliser les eaux du Reigous pour irriguer cultures et potagers. La vallée souffre. En 1981 et 1983 les stériles sont regroupés en amont, remodelés et draînés. Ils restent à la merci des inondations. La massif contient environ 3000 tonnes d’arsenic. Le flux annuel d’arsenic charrié par le Reigous est évalué entre 2 et 6 tonnes par an selon la pluviométrie. Le Reigous se jette dans l’Amous, qui est un affluent du Gardon d’Anduze.
Gard : les rivières stériles
“Rendre les sites miniers à la nature en faisant en sorte qu’ils ne créent pas de trouble pour la sécurité des populations et la préservation de l’environnement“. Tel est soit-disant l’objectif de Metaleurop. La bonne fin des travaux doit être constatée par un arrêté préfectoral. La renonciation à la concession est ensuite autorisée par décret ministériel. Metaleurop est détenteur d’une trentaine de concessions minières;
La mine de plomb à ciel ouvert de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille a été exploitée par la multinationale Penarroya entre 1956 et 1963. Faute de rentabilité le gisement est abandonné. Penarroya, dont le patrimoine est aujourd’hui sous la responsabilité de Metaleurop, laisse sur place environ 1 million de tonnes de stériles plombeux contenant de l’arsenic et du cadmium. L’autorisation administrative de dépôt de stériles ne devait pas dépasser 25.000 t ! La vallée du Reigous devient la rivière rouge. On y retrouve des traces de poison; les stériles stagnent, tout les monde s’en occupe et rien ne bouge, sauf en 1976 quand des orages brutaux en emportent une partie. Les truites et les écrevisses sont décimées, il devient impossible d’utiliser les eaux du Reigous pour irriguer cultures et potagers. La vallée souffre. En 1981 et 1983 les stériles sont regroupés en amont, remodelés et draînés. Ils restent à la merci des inondations. La massif contient environ 3000 tonnes d’arsenic. Le flux annuel d’arsenic charrié par le Reigous est évalué entre 2 et 6 tonnes par an selon la pluviométrie. Le Reigous se jette dans l’Amous, qui est un affluent du Gardon d’Anduze.