La Chine détruit aujourd’hui de l’ivoire illégal saisi à ses frontières et sur son territoire.
Conformément aux décisions de la CITES*, les courtiers agréés par le gouvernement chinois ont acheté aux enchères 60 tonnes d’ivoire en 2008 à 4 pays d’Afrique australe, le Zimbabwe, le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud. Le prix moyen d’achat a été de 157 US$/kg, dix fois moins que sur le marché noir de l’époque. Les défenses d’éléphants ont ensuite alimenté 172 ateliers et magasins de détails bénéficiant d’une licence spécifique.
L’ouverture d’un marché restreint de l’ivoire légal a provoqué un raz de marée de l’ivoire illégal pour satisfaire une demande croissante et diversifiée en Chine. Des commerçants dûment enregistrés complètent leur stock légal avec de l’ivoire de contrebande et des sites internet proposent de l’ivoire issu du trafic international.
La décision de détruire de l’ivoire illégal est très importante. Relayée par les médias, elle va provoquer une prise de conscience chez les consommateurs et freiner la demande intérieure. Cette initiative radicale va également réduire les risques de vols dans les stocks d’ivoire illégal; en octobre 2013 au Vietnam 4 employés du Département de la Justice ont été arrêtés pour le vol de 100 kg d’ivoire qui venaient d’être saisis et mis sous scellés.
La nouvelle doctrine chinoise sur la gestion de l’ivoire illégal trouve aussi des fondements dans la politique extérieure du pays: de plus en plus de voix s’élèvent en Afrique de l’Est, en Afrique australe et en Afrique de l’Ouest pour dénoncer le rôle majeur des expatriés chinois dans les filières de braconnage d’éléphant et de contrebande d’ivoire.
Le stock total d’ivoire illégal chinois pourrait s’élever à plusieurs dizaines de tonnes. Robin des Bois souhaite que l’intégralité du stock subisse ce traitement définitif.
Cet événement suit les destructions récentes de stocks d’ivoire illégal aux Philippines, en Inde et aux Etats-Unis. La France sera le premier pays européen à détruire des stocks illégaux début février 2014.
* Convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.
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