La crue de l’Arc vient d’emporter plusieurs milliers de tonnes de déchets industriels toxiques stockés dans des conditions précaires au lieu-dit Sorderettes, sur la commune de St-Michel-de-Maurienne.
Cette décharge dont l’instabilité était connue est située dans le lit majeur de l’Arc. Elle a reçu de 1957 à 1996 les déchets des industries métallurgiques et chimiques de la moyenne vallée de la Maurienne. Des boues de phosphatation, des déchets fluorés, des fluorures contenant des cyanures, des métaux lourds (chrome, cuivre, nickel, molybdène…), des résidus d’hydrocarbures, des boues de désulfatation, des sels de trempe cyanurés, des goudrons de revêtement routier y ont été déversés sans précaution.
En 1993 une précédente crue de l’Arc avait déjà menacé la décharge, qui est inscrite depuis 1994 au recensement national des sites et sols pollués édité par le ministère de l’Environnement. Mais les atermoiements des parties prenantes pour le financement de la réhabilitation ont retardé le commencement des travaux.
C’est aujourd’hui dans l’urgence qu’une mise en sécurité du site doit être entreprise, la stabilité de l’ensemble du massif évalué à 40.000 tonnes étant compromise. De plus la retenue du barrage de St-Martin-La-Porte à quelques kilomètres en aval a été l’exutoire des laitiers, scories, crasses et boues emportés par la crue. Le curage des sédiments pollués accumulés au fond du lac devra être entrepris, et après identification ces sédiments devront être dirigés vers une filière dédiée à l’élimination des déchets industriels spéciaux.
Robin des Bois demande à ce que l’ensemble des sites pollués installés en bord de rivière et dans les zones inondables soit traité de façon prioritaire.
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