Séisme et tsunami au Japon
Communiqué n°8
La France est prospère en nucléaire et indigente en dispositifs de détection de la radioactivité.
Le réseau de balises de détection radiologique disséminé sur le territoire français est d’une pauvreté absolue même si on y ajoute la poignée de balises contrôlée par des laboratoires indépendants de l’IRSN. Il n’y en a même pas une par département. Pour être informé sur les élévations anormales de la radioactivité, mieux vaut vivre en Belgique. Il y a une balise tous les 20 km. Le renforcement de la couverture du réseau de télémesure est à l’évidence indispensable pour repérer au plus vite les pics locaux de radioactivité qui peuvent être causés par des accidents de transports routiers, aériens, ferroviaires, maritimes, des actions de malveillance, des dysfonctionnements dans les installations nucléaires ou industrielles mettant en œuvre des sources radioactives sur le territoire français, dans les pays voisins et éloignés. Le périmètre de ce réseau est exclusivement terrestre, le domaine maritime est oublié. L’IRSN souhaite dans les années à venir atteindre la densité de balise observée en Belgique et en Allemagne ; encore faut il qu’il en ait les moyens financiers.
S’impose aussi un programme de rénovation technologique et de renouvellement du parc de balises actuel par des équipements plus sensibles et plus fiables dans la transmission des données.
Les déclarations officielles et redondantes selon lesquelles la première contamination radioactive de l’air provoquée par la catastrophe japonaise est si faible qu’elle est indétectable ne sont pas à proprement parler mensongères. Elles sont cependant trompeuses et ne mentionnent pas l’obsolescence d’un réseau installé à la fin des années 80. De plus ce réseau ne peut pas en temps réel mesurer le plutonium probablement relâché en quantités importantes par les réacteurs et la piscine de combustibles Mox irradiés du complexe nucléaire de Fukushima-Daiichi.
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